
Fin de l'aventure pour la compagnie californienne de vaccins Vaxgen, qui était encore, il y a quelques mois, l'une des entreprises de “biodéfense” les plus en vue.
Son p-dg, Lance Gordon,
vient de donner sa démission, et sa nouvelle direction, désormais
sous la responsabilité de James Panek – un ancien de Genentech – a
décidé un plan de restructuration qui va conduire l'entreprise à
supprimer 51 % de ses effectifs, soit 112 postes. Autre mesure
prise par Vaxgen, la recherche d'un repreneur ou d'un “partenaire
stratégique”, tâche qu'elle a confié à la banque d'affaires Lazard.
Selon Vaxgen, plusieurs repreneurs potentiels se seraient déjà fait
connaître, sans en dévoiler pour l'instant l'identité.
La cause de ces mesures
drastiques: la perte par la société d'un contrat de près de 877
millions de dollars (680 M€) signé avec le ministère américain de
la Santé. Un contrat qui prévoyait à terme la livraison par Vaxgen
de 75 millions de doses de vaccins contre le bacille du Charbon
(Anthrax). Les autorités américaines ont décidé d'annuler ce
contrat car Vaxgen n'a pas rempli une des clauses, à savoir le
lancement d'un essai clinique pour son vaccin avant le 18 décembre.
Le développement du vaccin de Vaxgen a en effet souffert de retards
en raison de problèmes de stabilité.
Les autorités américaines
ont par ailleurs précisé qu'elles se réservaient le droit de
réclamer des dédommagements à Vaxgen, si elles doivent faire appel
à un autre prestataire de service pour disposer d'un vaccin
similaire. En l'occurrence, c'est le Britannique Avecia qui
pourrait bénéficier du faux pas de Vaxgen, selon un porte-parole du
ministère de la Santé américain. La société travaille déjà avec les
autorités sur le développement de son propre vaccin, Thraxine, dont
Avecia doit améliorer la stabilité. Un projet qu'Avecia prévoit de
mener à terme en 2008. Actuellement, un seul vaccin contre le
bacille du charbon est homologué aux États-Unis. Il est produit par
la société Emergent biosolutions, qui développe également un vaccin
de nouvelle génération. Son produit actuel nécessite en effet six
injections sur 18 mois.