Après trois ans passés à la tête de la société de biotechnologie britannique Acambis, Gordon Cameron a été évincé du groupe en raison du mécontentement des actionnaires qui ont vu leurs titres chuter de 68 % depuis 2004. La direction de la société de biotechnologie a été notamment critiquée pour « le manque de diversité du
portefeuille en dehors du
secteur de la biodéfense », et pour « l'utilisation partielle des
réserves de liquidités ». Le cours de l'action de la start-up avait
notamment chuté après l'annonce du gouvernement américain dese
passer d'Acambis dans l'approvisionnement de stocks de vaccins
contre la petite variole en cas d'attaques bioterroristes. Le
Danois Bavarian Nordic avait été choisi pour ce contrat de 400
millions de dollars (312 M€) portant sur la production de 20
millions de doses vaccinales (CPH N°360). Avec à la clé, un second
contrat optionnel de production de 60 millions de doses. Selon un
analyste de Bridgewell interrogé par le Financial Times, Acambis
est décrit comme « un actif prisé », sa plateforme de technologie
étant « une acquisition potentielle ». Peter Fellner, président
d'Acambis, a précisé qu' « une telle opération n'était pas une
priorité du comité de direction ». G. Cameron dirigeait la société
depuis 1996 après avoir occupé la fonction de directeur financier.
Il sera remplacé par Ian Garland à compter de juin. Ce dernier
dirigeait les finances de la société de biotechnologie Arrow
Therapeutics, spécialisée dans les anti-viraux, jusqu'à son récent
rachat par AstraZeneca pour 150 M$ (112 M€). Le directeur financier
d'Acambis, David Lawrence, sera temporairement remplacé par
Elizabeth Brown, l'actuelle vice-présidente du
département.
Un programme de réduction
de 15 % des effectifs
En parallèle, Acambis
lance un vaste programme de restructuration entraînant la réduction
de 20 % de ses coûts de fonctionnement, soit 7 M£ (10,3 M€) par an
à partir de 2008. Cette année, l'effectif sera réduit de 15 %, soit
260 postes, dont 40 outre-Atlantique. L'objectif est de se
recentrer sur ses programmes clés. Pour le produit le plus avancé
de son pipeline, le vaccin monodose contre l'encéphalite japonaise,
ChimeriVaxTM-JE. La start-up vient d'en vendre une licence à Sanofi
Pasteur (CPH n°373). Il recevra un premier paiement de 7,5 Me au
cours du premier semestre de cette année. Le vaccin, actuellement
en phase III, sera produit par Acambis à partir de son usine
américaine de Canton (Massachusetts). Le pipeline de la start-up
comporte d'autres produits moins avancés dans leur
développement: un vaccin contre le virus du Nil (phase II), un
autre contre la dengue (phase II) et deux vaccins contre la
bactérie Clostridium difficile (phase I), qui provoque des
inflammations du colon et des diarrhées.