
Après avoir accompagné la création de sociétés pour la reprise de son pipeline dans le diabète et le reclassement
de la majorité des employés du centre de recherches de Chilly-Mazarin, Merck Serono intensifie ses investissements
dans les biotechnologies avec la création de Merck Serono Ventures.
Après avoir accompagné
la création de sociétés pour la reprise de son pipeline dans le
diabète et le reclassement de la
majorité des employés du centre de recherches de Chilly-Mazarin,
Merck Serono intensifie ses investissements dans les
biotechnologies avec la création de Merck Serono
Ventures.
Merck Santé, filiale
du Merck KGaA et faisant partie de la division Merck Serono,
transfère à Genfit le programme de recherche MKG02 dans le diabète
de type 2 et de l'obésité. La transaction met ainsi fin à huit
années de collaboration entre les deux sociétés dans le domaine.
Une collaboration au cours de laquelle les deux sociétés ont
identifié et validé plusieurs cibles. Cet accord d'in-licensing
permet à Genfit d'enrichir son portefeuille de composés dédiés au
diabète de type 2. « Les avancées récentes du programme MKG02
reposant sur un récepteur nucléaire orphelin ont permis de mettre
en relief des structures chimiques innovantes, et des données de
profilage et de sélectivité extrêmement prometteuses. Nous avons
hâte de poursuivre les développements issus de cette collaboration
afin d'amener au plus tôt les premiers produits en phase d'essai
pré-clinique », a indiqué Jean-François Mouney, président du
directoire de Genfit. Cette annonce fait suite au désinvestissement
de Merck Serono dans la recherche et le développement dans le
diabète (CPH n°400). Faute d'avoir trouvé un repreneur pour son
pipeline de recherche et pour son centre de recherche situé à
Chilly-Mazarin (Essonne,
97 employés), le
site est en cours de fermeture, comme annoncé l'été dernier (CPH
n°431).
Création de deux nouvelles
sociétés
« Le site cesse ses
opérations à la fin mars », indique Pierre-Henry Longeray,
directeur général de Merck Serono France. Cependant, « nous avons
accompagné la création de deux nouvelles sociétés », ajoute-il. «
La première est une société de services en R&D (pharmacologie,
développement pré-clinique, etc.) qui sera implantée dans les
locaux même de Chilly-Mazarin et qui reprendrait une trentaine de
salariés », poursuit-il. Basée sur le savoir-faire des employés du
centre de recherche, la société sera avant tout focalisée sur le
diabète et les troubles métaboliques. Sans exclure de se
diversifier par la suite. Cette jeune start-up en cours de création
travaillera en étroite collaboration avec une seconde société,
également en cours de lancement. « Celle-ci reprendrait
l'intégralité du pipeline de Merck Serono dans le diabète, à
l'exception du programme cédé à Genfit », indique Pierre-Henry
Longeray. Un pipeline qui comprend de nombreux programmes de
recherche ainsi qu' « un composé actuellement en phase II », ajoute
le directeur général tout en restant discret sur le mécanisme
d'action de la molécule. Après avoir trouvé une solution pour son
pipeline de recherche dans le diabète et pour le reclassement de la
majorité des employés du site de Chilly, Merck Serono
inten
« Merck Serono
Ventures engage
40 M€sur cinq ans
pour monter au
capital de sociétés
de biotechnologies ».
sifie aujourd'hui
ses investissements dans les biotechnologies avec la création de
Merck Serono Ventures.
Fonds
stratégique de capital-risque de l'entreprise destiné à investir
dans des sociétés de biotechnologie émergentes, Merck Serono
Ventures financera des start-up susceptibles de développer des
produits innovants dans les principaux domaines thérapeutiques de
Merck Serono, en particulier les maladies neurodégénératives,
l'oncologie et les maladies auto-immunes et inflammatoires. Mais
aussi dans les troubles de la fertilité et dans l'endocrinologie.
Ce fonds s'intéressera également aux sociétés qui développent des
technologies innovantes qui pourraient favoriser la recherche et le
développement de nouveaux produits dans ces principaux domaines
thérapeutiques. Les ventes des produits issus des biotechnologies
rapportent aujourd'hui plus de 50 % du chiffre d'affaires de la
société. Quant au pipeline, il est constitué pour plus de la moitié
(en nombre) de produits biotechnologiques. Merck Serono Ventures
s'engage initialement à investir jusqu'à 40 millions d'euros au
cours des cinq prochaines années. « Douze à quinze sociétés seront
concernées, pour un financement initial pouvant aller de 500 000
euros à 2 M€ et un financement supplémentaire de 1 à 2 M€ sous
forme de tour de table », selon le groupe.
Juliette
Badina