Les sociétés pharmaceutiques américaines se portent
plutôt bien, et ont enregistré des croissances à deux chiffres de
leurs ventes et de leurs bénéfices, excepté celles dont l'un des
médicaments pose des problèmes (American Home Products et Pfizer).
Selon les analystes, les groupes pharmaceutiques bénéficient de
leurs efforts de réduction des coûts entamés depuis 10 ans, et
du développement de leurs blockbusters. Les perspectives
sont également prometteuses, car la plupart des sociétés possèdent
un portefeuille de produits suffisamment large pour remplacer les
blockbusters passant dans le domaine public.
Merck a réalisé au troisième trimestre 1999 un
bénéfice net en hausse de 13 %, à 1,5 Mrds $ contre
1,4 Mrds $ sur la même période de 1998. Le chiffre
d'affaires s'est établi à 8,2 Mrds $, contre
6,8 Mrds $ un an plus tôt, soit une progression de
20 %. Les ventes ont notamment bénéficié de nouveaux produits
comme le Vioxx. Les ventes de la division santé humaine ont
augmenté de 13% sur le trimestre et de 16 % sur neuf mois,
notamment grâce à l'international qui compte pour près de la moitié
des ventes de cette division.
Le chiffre d'affaires
d'Eli Lilly s'est établi à 2,6 Mrds $, en hausse de
10 %, tandis que les bénéfices augmentaient de 15 %, à
680 M$ (hors événements exceptionnels). Les ventes de
Prozac ce trimestre ont atteint 690 M$, soit une baisse de
13 %. En effet, les acheteurs avaient accumulé des stocks de
ce médicament, anticipant sur l'augmentation de son prix. Mais les
dirigeants misaient quand même sur une faible croissance du Prozac,
et les investisseurs ont été déçus : le titre a perdu
6,8 % à la Bourse de New York. En revanche, les ventes du
médicament Evista contre l'ostéoporose, utilisé également pour la
prévention des cancers du sein chez les femmes âgées, ont connu une
hausse de 182 %, à 93 M$. Le Zyprexa (contre la
schizophrénie) continue sar progression, et ses ventes pourraient
atteindre 2 Mrds $/an (CA de 503 M$ ce
trimestre).
Schering-Plough a vu son bénéfice augmenter de 20 % au
troisième trimestre, à 518 M$, dû notamment au succès de
son anti-histaminique Claritin, et de son mécicament
anti-viral/anti-cancéreux Intron. Les ventes du groupe américain
se sont établies à 2,24 Mrds $, en hausse de
13 %. Pour l'année, il espère une augmentation de
20 % de son bénéfice.
Warner-Lambert a réalisé un excellent troisième trimestre
: ses ventes ont progressé de 20,2 % par rapport au
troisième trimestre 1998, à 3,2 Mrds $, tandis que
son bénéfice augmentait de 38 %, à 417 M$, en
incluant les opérations d'Agouron Pharmaceuticals acquis en
mai 1999. Le groupe accroît ses investissements en recherche
et développement, qui ont progressé de 35 %, à 347 M$ ce
trimestre. Les résultats de Warner-Lambert ont notamment bénéficié
des ventes de l'anticholestérol Lipitor, en hausse de 72 %
à 981 M$, de l'anticonvulsif Neurontin (+ 79 % à
237 M$), et de l'accupril (+ 12 % à
135 M$).
Johnson & Johnson (J&J) a enregistré une augmentation
de 14 % de son bénéfice, à 1,1 Mrd $, pour un
chiffre d'affaires en hausse de 18 %, à
6,7 Mrds $. Ce dernier a notamment profité des fortes
ventes du Procrit (contre l'anémie), du Risperdal (antipsychotique)
et du Duragesic (patch contre la migraine chronique). Durant ce
trimestre, J&J a finalisé l'acquisition pour
4,9 Mrds $ de Centocor, spécialisé en immunologie
(Chimie hebdo n°55, p.15), dont le portefeuille pourrait
donner naissance à quelques blockbusters dans les années à
venir, notamment pour le traitement de l'arthrite.
Bristol-Myers Squibb (BMS) a enregistré un chiffre d'affaires
en hausse de 11 % à 5 Mrds $ (+ 14 % à
3,5 Mrds $ pour la pharmacie), et une augmentation de
14% de ses bénéfices, à 1,1 Mrd $. Les ventes de
certains médicaments ont connu une bonne croissance, comme
l'anticancéreux Taxol (+ 23 % à 375 M$), ou le
traitement oral contre le diabète Glucophage (+ 57 % à
349 M$), qui compensent la légère baisse (- 1 %) du
médicament vedette de BMS, le Pravachol.
En revanche, les résultats d'American Home Products (AHP)
sont très fortement diminués par les problème juridiques concernant
ses médicaments anti-obésité. Le groupe a enregistré des pertes
de 2,9 Mrds $ (bénéfices 98 : 619 M$), pour
des ventes atteignant 3,3 Mrds $ (dont
2,6 Mrds $ en pharmacie), en hausse de 3 %.
Les ventes pharmaceutiques du groupe ont progressé de 10 % ce
trimestre, grâce notamment aux médicaments Enbrel, Premarin et
Zosyn. Les pertes sont dues aux provisions de
4,75 Mrds $ avant impôts (3,3 Mrds $ après
impôts) effectuées pour faire face aux poursuites concernant les
médicaments coupe-faim Redux et Pondimin (Chimie hebdo n°63,
p.14).
De même, le bénéfice de Pfizer a chuté de 50 %, à
701 M$, pour un chiffre d'affaires en hausse de
10 %, à 3,4 Mrds $. Selon le groupe, la chute du
bénéfice reflète la vente de l'activité Technologie médicale, et
les provisions de 310 M$ concernant le Trovan. Ce médicament a
reçu un avertissement de la FDA pour cause de problèmes hépatiques
(Chimie hebdo n°51, p.19), et Pfizer a dû suspendre sa
commercialisation dans l'Union européenne, et réduire son
utilisation aux Etats-Unis. Le Viagra a connu une croissance de
77 %, à 249 M$, et le Norvasc contre l'hypertension a
enregistré des ventes de 789 M$, en hausse de
17 %.
Résultats/Bon trimestre pour la plupart des laboratoires américains
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