Le groupe
pharmaceutique SmithKline Beecham vient d'annoncer la cession de
deux filiales américaines, Clinical Laboratories et DPS
(Diversified Pharmaceutical Services), pour un montant de près
de deux milliards de dollars. Une opération qui s'inscrit dans
le cadre d'un vaste recentrage du groupe sur la pharmacie. Les
repreneurs sont d'ores et déjà connus. En effet, l'américain
Quest Diagnostics va reprendre Clinical Laboratories, société
spécialisée dans les tests de laboratoires, moyennant un paiement
de 1 Mrd $ et 29,5 % du capital de la société
correspondant à 245 M$. Son compatriote Express Scripts
s'est porté candidat pour la reprise de la société de gestion des
prestations de santé, DPS, pour un montant de 700 M$. Le
produit de la vente servira à rembourser la dette du groupe, pour
ramener le ratio d'endettement de 52 à 15%.
Ces deux cessions, qui devraient être bouclées d'ici au
troisième trimestre 1999, vont amputer de plus de 10 % le
chiffre d'affaires de SmithKline Beecham qui s'est établi à
8,1 Mrds £ (11,7 milliards d'euros) en 1998, en
progression de 4 % par rapport à l'année précédente. Sur la
période, le bénéfice imposable, en hausse de 6 %, ressort à
1,7 Mrd £ (2,48 milliards d'euros) en raison de la
progression du chiffre d'affaires pharmaceutique
(+ 8 %).
Outre ce programme de cessions, SmithKline Beecham met en
place un plan de restructuration qui va déboucher sur la
suppression de 3000 emplois d'ici à 2002 sur un total
de 58000 personnes. Ces restructurations et réductions
d'effectifs, essentiellement dans la production, devraient coûter
750 M£ sur quatre ans, jusqu'en 2002. Pour la seule
année 1998, le groupe a inscrit 90 M£ de charges dans son
bilan. Mais, à partir de 2002, SmithKline Beecham espère
réaliser 200 millions de livres d'économies par an.
Toujours à la recherche de nouvelles réductions des coûts, le
groupe va également renégocier la majorité de ses contrats
d'approvisionnement. En contrepartie d'une baisse de prix,
SmithKline Beecham propose de s'engager avec ses fournisseurs sur
la voie de partenariats par la signature de contrats à long terme.
Enfin, la R&D n'est pas épargnée, puisque son patron,
le Dr David U'Prichard, qui était en poste depuis dix-huit
mois, vient de quitter brusquement ses fonctions. Il sera
remplacé par Tadataka Yamada qui était à la tête des deux filiales
en cours de cessions.
Par ailleurs, Jan Leschly, directeur général de SmithKline
Beecham, a réaffirmé sa politique d'indépendance et démenti tout
projet de fusion à court ou long terme. " Je peux vous assurer
que nous ne sommes en pourparlers (de fusion) avec personne et que
nous n'envisageons aucune négociation avec qui que ce soit ",
a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse à Londres. J.
Leschly a donc entièrement révisé sa stratégie par rapport à
l'année dernière. Début 1998, SmithKline-Beecham avait tenté
de s'unir successivement à American Home Products puis à
Glaxo-Wellcome. Mais, ces projets avaient rapidement avorté.
Pour 1999, le groupe table sur une croissance de son
bénéfice par action d'environ 13 %, hors éléments
exceptionnels. En 1998, le bénéfice imposable par action
s'est élevé à 20,3 pence, en hausse de 6 %. Au-delà
de 1999, " nous espérons réaliser des performances
financières encore meilleures grâce à l'entrée sur le marché de
produits actuellement en dernière phase de développement ", a
relevé Jean-Pierre Garnier, directeur d'exploitation du groupe. Un
des produits les plus prometteurs est l'antidiabétique Avandia qui
est en cours d'homologation. n
Restructurations/SmithKline Beecham se recentre sur la pharmacie
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