
« Tel qu'il est proposé, le nouveau CIR (Crédit impôt recherche) est une baisse déguisée de l'impôt sur les sociétés, plus qu'une incitation à fort effet de levier sur la recherche privée en France. », déplore Charles Woler, vice-président exécutif de France Biotech, l'association des sociétés de biotechnologies dans l'Hexagone.
Avec cette réforme, les
très jeunes entreprises dont la survie est incertaine et qui ont
d'importantes dépenses de R&D verront paradoxalement le montant
du CIR diminuer tandis qu'il favorisera les grandes et très grandes
entreprises. Aujourd'hui, les PME ne reçoivent que 54 % des 980
millions d'euros alloués au CIR par an, soit 530 Mh. Avec la
réforme, sur les 3 Mrds € du montant estimé du futur CIR,
seulement 30 à 40 % iront aux PME, les grands groupes recevront
plusieurs milliards d'euros. « Il est essentiel que la réforme ne
pénalise pas des centaines de PME innovantes pour lesquelles le CIR
est un facteur de survie critique », insiste Philippe Pouletty,
président de France Biotech. L'association demande au gouvernement
de soutenir deux amendements au projet de Loi de finances 2008 : la
réintégration des avances remboursables dans l'assiette des
dépenses éligibles pour le calcul du CIR et une hausse du taux du
CIR de 30 à 50 % pour les PME de moins de 5 ans. Autre sujet de
mécontentement: « La réforme de l'ISF en faveur des PME sera
inefficace telle qu'elle est prévue, puisque l'investissement est
plafonné à un montant dérisoire de 200000 € et qu'il ne peut
se faire qu'à travers des fonds spécialisés », constate le groupe
de travail de France Biotech.
Des financements privés
insuffisants
Neuf ans après la première
loi favorisant les investissements dans la recherche en France,
France Biotech fait un bilan en demi-teinte des progrès réalisés
dans la création d'entreprises, leurs financements et leurs
développements. L'industrie française des biotechnologies a connu
des années records en 2006 et 2007 en termes d'investissements
(voir graphe). « Mais il nous faut néanmoins finaliser les réformes
de la recherche et de la chaîne de financement pour rattraper
vraiment les leaders », tempère Philippe
Pouletty. En effet, après six années de “traversée du désert” se traduisant par des investissements presque atones, la fenêtre boursière s'est ouverte timidement en 2005 et continue d'apporter des financements privés. Ainsi deux sociétés (BioAlliance et ExonHit), se sont introduites en Bourse fin 2005, suivies d'Innate Pharma et Genfit fin 2006. Quatre ont ensuite réalisé une IPO en 2007 (Cellectis, Metabolic Explorer, GenOway et Vivalis) portant le nombre de jeunes pousses françaises cotées à 13. Transgène Eurofins, Transgene, ExonHit et Nicox ont en parallèle levé des fonds de plus de 400 Mh au total sur trois ans. Cette embellie ne permet cependant pas à la France de rattraper les États-Unis et même ses voisins européens comme le Royaume-Uni, qui compte cinq fois plus de sociétés cotées et une capitalisation boursière trois fois supérieure à celle de l'Hexagone. Un Livre Blanc pour les biotechnologies France Biotech a établi une liste des obstacles rencontrés sur le terrain par les fondateurs de sociétés de biotechnologies en France et propose des solutions concrètes. D'abord, le manque de moyens dans les recherches précoces. « C'est au public de financer la reconnaissance du chercheur ainsi que l'amorçage jusqu'à la preuve de concept », souligne France Biotech. « Avec un budget de 1 Mrd h, l'ANR constitue aujourd'hui le bélier de la recherche en France dans le financement précoce des entreprises, mais ces moyens restent faibles par rapport aux États-Unis ou à la Suisse ». Pasteur met en place un fond de financement de PofC qui s'élèvera entre 50 et 75 M€. Le onds Oseo qui dépend de l'A2I finance 300 M€ pour les PME. Autre problème majeur: le manque de professionnalisme des structures de valorisation dans le public ainsi que la multiplicité des organismes et des interlocuteurs de tutelle. « Il faut démêler l'écheveau administratif car les différents organismes et associations sont en compétition », analyse Philippe Pouletty. Enfin, dernier problème majeur: les temps de discussions sont très longs, et peuvent prendre jusqu'à 2 ans entre la signature lançant la phase d'amorçage et la réception de la licence signée. C.G.
Pouletty. En effet, après six années de “traversée du désert” se traduisant par des investissements presque atones, la fenêtre boursière s'est ouverte timidement en 2005 et continue d'apporter des financements privés. Ainsi deux sociétés (BioAlliance et ExonHit), se sont introduites en Bourse fin 2005, suivies d'Innate Pharma et Genfit fin 2006. Quatre ont ensuite réalisé une IPO en 2007 (Cellectis, Metabolic Explorer, GenOway et Vivalis) portant le nombre de jeunes pousses françaises cotées à 13. Transgène Eurofins, Transgene, ExonHit et Nicox ont en parallèle levé des fonds de plus de 400 Mh au total sur trois ans. Cette embellie ne permet cependant pas à la France de rattraper les États-Unis et même ses voisins européens comme le Royaume-Uni, qui compte cinq fois plus de sociétés cotées et une capitalisation boursière trois fois supérieure à celle de l'Hexagone. Un Livre Blanc pour les biotechnologies France Biotech a établi une liste des obstacles rencontrés sur le terrain par les fondateurs de sociétés de biotechnologies en France et propose des solutions concrètes. D'abord, le manque de moyens dans les recherches précoces. « C'est au public de financer la reconnaissance du chercheur ainsi que l'amorçage jusqu'à la preuve de concept », souligne France Biotech. « Avec un budget de 1 Mrd h, l'ANR constitue aujourd'hui le bélier de la recherche en France dans le financement précoce des entreprises, mais ces moyens restent faibles par rapport aux États-Unis ou à la Suisse ». Pasteur met en place un fond de financement de PofC qui s'élèvera entre 50 et 75 M€. Le onds Oseo qui dépend de l'A2I finance 300 M€ pour les PME. Autre problème majeur: le manque de professionnalisme des structures de valorisation dans le public ainsi que la multiplicité des organismes et des interlocuteurs de tutelle. « Il faut démêler l'écheveau administratif car les différents organismes et associations sont en compétition », analyse Philippe Pouletty. Enfin, dernier problème majeur: les temps de discussions sont très longs, et peuvent prendre jusqu'à 2 ans entre la signature lançant la phase d'amorçage et la réception de la licence signée. C.G.