Le
marché des maladies liées à l'arthrite suscite de nombreux
intérêts. Après Merck et son Vioxx (qui pourrait être commercialisé
dès le mois prochain), Monsanto et son Celebrex (commercialisé
depuis plusieurs semaines sur le marché américain), c'est au
tour des laboratoires Abbott d'entrer en compétition. Ce dernier
vient en effet d'acquérir les droits de commercialisation du
médicament Mobic, en collaboration avec le producteur allemand
Boehringer Ingelheim. Mobic, tout comme Celebrex et Vioxx, est
connu comme inhibiteur de la seule enzyme Cox-2, et non, comme les
anti-inflammatoires non stéroïdiens classiques, également de
l'enzyme Cox-1. Ce qui évite les effets secondaires sur l'estomac,
parfois graves (ulcères, saignements). Le marché de ces Cox-2
pourrait bientôt représenter plusieurs milliards de dollars
selon les analystes américains. Il reste désormais un enjeu pour
Abbott et Boehringer : montrer que Mobic est aussi inoffensif pour
l'estomac que le sont les deux autres nouveaux médicaments du
secteur. La compétition va être rude : Celebrex, commercialisé
depuis quelques semaines sur le marché américain, est en train de
réaliser un record en nombre de prescriptions quotidiennes
(dépassant le Viagra au même stade de commercialisation). D'ici à
l'autorisation de mise sur le marché de la FDA concernant le Vioxx
de Merck fin avril, Celebrex a le temps d'acquérir une position
dominante. Il reste à Merck la possibilité de jouer sur le prix, le
médicament de Monsanto étant difficilement abordable par une
catégorie de patients.
La décision d'Abbott de réaliser un comarketing
montre une stratégie plus agressive, liée au nouveau chief
executive, Miles D. White. Le groupe américain va, de
la même façon, commercialiser Micardis, le médicament contre
l'hypertension du groupe allemand (faisant partie de cette nouvelle
classe des antagonistes de l'angiotensine II). Mais ces
décisions illustrent également la faiblesse de la division
pharmacie d'Abbott, jusque-là moteur du groupe. Selon White,
ces difficultés sont plus imputables à l'échec du développement de
certains médicaments prometteurs, qu'à un investissement trop
faible en recherche et développement. Exemple : le sertindole,
le médicament d'Abbott contre la schizophrénie, n'a pu être
commercialisé en raison de risques cardiaques. S'ajoute à cela la
détérioration d'une collaboration de longue date avec le japonais
Takeda Chemical Industries, qui accordait jusqu'à maintenant la
priorité à Abbott pour la commercialisation de ses produits. n
Pharmacie/Nouvelle entrée sur le marché américain des anti-arthritiques
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