Les activités des deux groupes semblent pourtant au
premier abord bien différentes : la pharmacie, l'homéopathie
(avec Dolisos) et les dermocosmétiques (avec Avène, Elancyl,
Klorane et Ducray) pour Pierre Fabre, les systèmes et les réactifs
destinés au diagnostic in vitro pour BioMérieux Alliance. Mais les
deux groupes misent tous deux sur l'innovation et sur un nouveau
concept : " la personnalisation du traitement "
qui allie " diagnostic et traitement thérapeutique afin de
satisfaire les exigences croissantes des médecins ", expliquent
les deux partenaires. Cette évolution est également celle suivie
par les grands noms de la pharmacie. " Depuis cinq ans des
grands groupes mondiaux tels que Abbott, Roche, Bayer ou Schering
se sont renforcés dans le domaine du diagnostic ",
soulignent les futurs mariés.
C'est aussi une approche particulièrement
adaptée au portefeuille de médicaments que le futur groupe veut
développer dans le domaine des maladies infectieuses, la spécialité
de BioMérieux Alliance, et le cancer. Pierre Fabre commercialise
notamment la Navelbine, le seul anticancéreux français à être
enregistré aux Etats-Unis depuis vingt ans. Transgène, pionnière de
la thérapie génique et filiale de BioMérieux Alliance, est
également sur ce créneau des anticancéreux.
Un des principaux atouts de BioMérieux-Pierre
Fabre est son importante force de frappe en recherche et
développement. Ensemble, ils disposent d'un budget de recherche et
développement de 1,5 Mrd F, soit 14 % du chiffre
d'affaires de la nouvelle entité. Grâce à la fusion,
BioMérieux-Pierre Fabre maîtrisera " l'ensemble du
processus de recherche et développement depuis la recherche
fondamentale jusqu'à la commercialisation des solutions
diagnostiques et thérapeutiques " ajoute le futur
groupe.
La société commune interviendra ainsi dans
quatre domaines : le diagnostic, la pharmacie,
l'immunothérapie et la dermocosmétique. Certains se demandent déjà
si le nouveau groupe conservera longtemps cette dernière activité,
même si elle fait figure de poule aux ?ufs d'or. La cession des
cosmétiques de Pierre Fabre, qui pèsent 2,6 Mrds F de
chiffre d'affaires, pourrait permettre au nouvel ensemble
d'investir dans la recherche pharmaceutique.
Ce mariage pourrait d'ailleurs relancer les
discussions pour la reprise du centre de recherche de Romainville
qu'Aventis cherche à céder, avec difficulté. Pierre Fabre était
candidat à ce rachat avant d'être évincé par DuPont... qui a
finalement déclaré forfait. De nouvelles négociations, menées cette
fois par BioMérieux-Pierre Fabre, auraient peut-être plus de chance
d'aboutir. Et cela répondrait au souhait d'Aventis qui appelait à
la création d'un nouveau pôle pharmaceutique français pour
Romainville.
Cyrienne
Clerc
Pharmacie/Mariage surprise entre Pierre Fabre et BioMérieux Alliance (suite de la page 1)
Nous vous recommandons

Chloroquine/Covid-19 : « Je plaide pour son utilisation immédiate, très large, mais sous condition »
Créateur du Genopole d'Evry, qu'il a dirigé de 1998 à 2017, Pierre Tambourin nous livre ses réflexions sur l'utilisation de l'hydroxychloroquine dans la traitement du Covid-19. La pandémie de[…]
