
Atelier pilote à Limay (78), un des neuf sites de production du groupe dans le monde.
© PCAS
Les résultats de PCAS s'améliorent, chiffres à l'appui ! De par sa cotation en Bourse, le spécialiste français de la chimie fine est en effet tenu de publier régulièrement des bilans détaillés. En 2011, son chiffre d'affaires a ainsi progressé de 2,8 % à 164,5 millions d'euros. Le résultat opérationnel courant fait un bond de 60 % à 5,4 M#. Le groupe affiche encore une perte nette de 2,8 M#, mais elle intègre une dépréciation exceptionnelle d'impôts différés d'actifs. Sans cet élément exceptionnel sans impact sur la trésorerie, PCAS retrouve l'équilibre avec un résultat de 0,2 M#. L'endettement net ressort à 53,6 M$ en 2011, contre 47,5 M$ un an plus tôt, en raison de réaménagements des principales dettes.
Les deux divisions du groupe (Synthèse pharmaceutique et Chimie fine de spécialités) ont participé à cette croissance. Dans la Synthèse Pharmaceutique, les ventes ont progressé de 2,7 % à 102,1 M#. La partie « pharma exclusive », qui correspond à une activité de production à façon pour des big pharma, des mid-pharma ou des start-up, a été affectée par l'évolution du contrat de sous-traitance avec Sanofi sur son site de Villeneuve-La-Garenne (93). Si le laboratoire pharmaceutique s'est encore engagé pour trois ans, ce contrat de fourniture d'énoxaparine (Lovenox) a fondu de 25 à 18 M#, explique Vincent Touraille, directeur général délégué. Cela n'a pas empêché PCAS de remporter d'autres succès. Le groupe vient par exemple de conclure un contrat avec Corcept Therapeutics pour la production de mifepristone, matière active de Korlym, un nouveau traitement contre la maladie de Cushing. De son côté, l'activité génériques se porte bien. « Nous voulons être à 50-50 en 2013 entre les produits propriétaires et la synthèse exclusive », explique Vincent Touraille. Dans ce domaine, PCAS se bâtit un catalogue d'API, à raison de deux à quatre nouveaux produits par an. Dans ses choix de molécules, le groupe cible les expirations de brevets des deux à trois prochaines années. A charge pour les services de recherche de trouver des voies de synthèse originales, plus propres et surtout plus économes pour être compé-titives vis-à-vis de la concurrence asiatique. C'est ainsi qu'un procédé très innovant a pu être mis au point pour la synthèse de l'ésoméprazole, matière active du Nexium d'AstraZeneca. Ce produit ne tombera dans le domaine public que dans deux ans aux États-Unis. Mais PCAS estime qu'il pourra constituer à terme un « relais de croissance », selon le directeur général délégué.
La division Chimie fine de spécialités a enregistré pour sa part une croissance de 5,6 % à 62,4 M#. Sur la dizaine de segments de marchés qu'occupe PCAS, la parfumerie n'a pas donné satisfaction, touchée avec des concurrents asiatiques qui cassent les prix, notamment sur des produits comme l'acroléine. PCAS va tenter de redresser la barre en travaillant sur l'amélioration de ses procédés et le sourcing végétal. D'autres projets s'annoncent plus porteurs dans le photovoltaïque, les lubrifiants alimentaires. A noter, un partenariat avec Arkema pour un développement de procédé sur le polymère haute performance PEKK.
Si les résultats sont orientés à la hausse, Christian Moretti, président de PCAS, a toutefois déclaré : « le redressement de 2011 n'est pas suffisant. Un plan est en cours pour restaurer la rentabilité du groupe ». Au programme, un recentrage sur des activités plus solides et plus rentables, avec une part accrue de produits propriétaires et de technologies différenciantes. L'objectif de PCAS est d'atteindre un Ebitda courant de 15 % du chiffre d'affaires dès 2013, puis un chiffre d'affaires de 185 M# à l'horizon 2013.