Six cent soixante millions
de dollars (500 M?), c'est la somme que va débourser Novartis pour
racheter à Bristol Myers Squibb (BMS) ses activités
nord-américaines dans les médicaments vendus sans ordonnance.
L'acquisition devrait permettre au groupe suisse de renforcer sa
présence dans ce secteur, accédant à l'un des plus importants
marchés de l'automédication : les États-Unis. Selon BMS, qui avait
fait part en janvier (CPH n°282) de son intention de céder ses
médicaments en vente libre, la transaction devrait être finalisée
vers la fin septembre. Après les génériques, pour lesquels le
groupe vient de finaliser l'acquisition de l'Américain Eon Labs et
de l'Allemand Hexal, Novartis poursuit ainsi sa stratégie
diversifiée, associant médicaments éthiques, génériques et
automédication.
La gamme de médicaments
qui tombe dans le giron de Novartis a représenté un chiffre
d'affaires de 258 M$ l'an dernier. Près de 90 % de ces ventes ont
été réalisées aux Etats-Unis. Avec cette acquisition, la compagnie
s'assure aussi les droits de ces médicaments pour l'Amérique
latine, l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique. Le produit repris
qui se trouve être sans conteste le plus intéressant pour Novartis
est l'antalgique Excedrin (aspirine-paracétamol-cafeine) utilisé
pour le traitement des maux de tête. Les ventes de ce produit ont
atteint 160 M$ en 2004 mais sont en chute régulière depuis 2000
(197 M$ en 2000, 190 en 2001 et 175 en 2002). Ce médicament devrait
surtout permettre à Novartis de prendre pied sur le marché
américain des analgésiques, la catégorie la plus importante des OTC
dans ce pays.
Au rang des autres
produits rachetés par Novartis se trouvent Keri (soin de la peau),
Comtrex (grippe et rhume), No-Doz (somnolence), 4-Way
(décongestionnant nasal), Vagistat (antifongique), Bufferin
et Mineral Ice (analgésiques). La plupart de ces marques viendront
compléter le portefeuille d'OTC que détient déjà Novartis. Les
activités du Suisse dans ce domaine ont enregistré un chiffre
d'affaires de 2 Mrds $ en 2004 (7 % de son chiffre d'affaires) et
sont centrées sur sept produits parmi lesquels se trouvent
l'anti-inflammatoire Voltaren ou la crème antifongique Lamisil.
n
Un premier semestre 2005
réussi
Cette opération survient
au lendemain de la présentation des résultats trimestriels de
Novartis. La compagnie a enregistré au deuxième trimestre une
hausse de 9 % de son bénéfice net à 1,6 Mrd $ et de 12 % de son
chiffre d'affaires à 7,8 Mrds $ (9 % en monnaies locales). Si le
résultat net est conforme aux prévisions des analystes, qui
tablaient sur un bénéfice compris entre 1,5 et 1,7 Mrd $, le
chiffre d'affaires arrive dans le haut de leur fourchette de
prévisions (7,4 à 7,8 Mrds $). Pour l'ensemble du premier semestre,
le bénéfice net a progressé de 12 % à 3,1 Mrds $ pour un chiffre
d'affaires de 15 Mrds $ en progression de 11 % (+ 8% en monnaies
locales). Au deuxième trimestre, le chiffre d'affaires a été tiré
par une hausse de 19 % de l'activité Cardio-vasculaire, « malgré la
concurrence accrue » qui frappe l'antihypertenseur Diovan, l'un des
produits phares de Novartis. Les activités Oncologie ont pour leur
part progressé de 23 %. Du côté des génériques, Sandoz, qui a
enregistré en 2004 une contre performance avec l'effondrement du
résultat d'exploitation de 50 % a accru au cours du trimestre passé
son chiffre d'affaires de 13 %, « grâce aux bonnes ventes de
génériques en France et en Europe de l'Est (surtout en
Russie)».
Daniel Vasella, le p-dg du
groupe, s'est félicité de ces chiffres trimestriels: « Nous sommes
sur la bonne voie pour atteindre nos objectifs de 2005 ». Ainsi, «
sauf événements imprévus », le résultat opérationnel et le résultat
net du groupe « devraient de nouveau atteindre des niveaux record
sur une base comparable », hors impact des acquisitions des groupes
de génériques Hexal en Allemagne et Eon Labs aux États-Unis (CPH
n°301). Ces acquisitions, qui doivent permettre à Novartis via
Sandoz, de s'installer en tête du peloton pour les médicaments
génériques, se traduiront par un impact négatif de l'ordre de 250 à
350 M$ sur le résultat net du deuxième semestre. Le CA devrait en
revanche s'accroître d'un milliard de dollars, a indiqué le
groupe.
OTC : Novartis reprend l'activité de BMS en Amérique du Nord
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