La société, qui développe des médicaments nanotechnologiques, qui entreront n clinique en 2008, va emménager dans de nouveaux locaux.
La société parisienne
Nanobiotix vient de lever 7 millions d'euros lors d'un tour de
table mené par deux nouveaux actionnaires Matignon Technologies et
OTC Asset Management. CapDecisif et Amorçage Rhônes-Alpes, déjà
actionnaires de la société, ont également participé à l'opération,
qui permettra à Nanobiotix de faire avancer le développement
préclinique et clinique de son pipeline. Issue d'un essaimage de
l'Université américaine de Buffalo (New York), Nanobiotix s'est
spécialisé dans le développement de médicaments ciblés activables
par un rayonnement énergétique externe. Ces composés, baptisés
Nanobiodrugs et qui ciblent principalement le traitement de
cancers, reposent sur des nanoparticules inorganiques. Après
administration, elles sont activées par différentes formes de
rayonnements (magnétique, laser, ultrasons…), déclenchant la
destruction des cellules ciblées.
Le portefeuille de
Nanobiotix comprend quatre familles de produits, répondant chacune
à un type de rayonnement. Le premier, dénommé NanoMag, regroupe des
constructions activables par champ magnétique et destinées au
traitement des cancers métastasés. Par exemple, les particules
NanoMag-LHRH, sont constituées d'un cœur d'oxyde de fer, recouvert
de silice. Dans cette couche externe sont implantées des molécules
dont le rôle est double: éviter une réaction immunitaire et cibler
le récepteur à la LHRH marqueur des cellules cancéreuses de la
prostate. Cette construction permet aux Nanomag-LHRH de pénétrer
dans les cellules cancéreuses, où elles s'accumulent
essentiellement dans la membrane cytoplasmique et le noyau. Là, le
champ magnétique (IRM) induit leur orientation dans la cellule, ce
qui se traduit par des perforations des membranes cellulaires, puis
par la mort de la cellule.
Deuxième catégorie, les
NanoXRay, activées par Rayons X et destinées aux tumeurs
inopérables et solides. L'exposition à ce rayonnement de particules
d'oxyde de titane recouvertes de silice produit des ultraviolets
qui vont transformer les molécules d'eau en radicaux libres. De son
côté, la technologie NanoPDT, repose sur des sphères de silice
poreuses contenant des molécules photosensibles, activées par laser
et destinées aux cancers superficiels et des cavités.
Nanobiotix a par ailleurs
acquis en juillet 2005 une dernière famille de nanomédicaments,
activés par ultrasons. Ces microbilles de polymères, développées
par l'Institut Gustave Roussy, relarguent le principe actif dont
elles sont chargées lorsqu'on les expose à ces ultrasons. Une large
gamme de technologies qui permet à la société de se différencier de
ses principaux concurrents, les Américains Nanospectra et Triton
Biosystems, ainsi que l'Allemand Magforce.
De nouveaux locaux pour
internaliser R&D et production
Les fonds levés par la
société lui permettront, outre de financer le développement de ses
traitements, de s'installer dans de nouveaux locaux. « Nous voulons
internaliser notre R&D et la production, actuellement réalisée
par l'École des Mines de Paris, commente Laurent Levy, directeur
général de la société. Ces locaux devraient être situés en région
parisienne ». Les 7 millions d'euros que vient de lever Nanobiotix
devraient donner à la société une visibilité à trois ans. Le temps
pour la société de mener les essais de phase I/II sur NanoMag et
NanoXray. « L'entrée en clinique devrait être réalisée d'ici à deux
ans, estime le dirigeant, notre objectif est d'apporter la preuve
de concept chez l'Homme ». Tout en restant discret sur les
indications dans lesquelles ces essais seront conduits. Par la
suite, « nous analyserons notre portefeuille pour établir des
priorités de développement », estime-t-il. Des cessions de licences
sur certaines technologies pourraient alors
intervenir.