Onze ans après la définition légale du générique en France, le marché est toujours dynamique. En 2007 encore, sa croissance devrait rester très forte. Selon le Gemme (GEnérique Même MEdicament), qui représente les industriels du secteur dans l'Hexagone, le marché affichait une hausse de 21 % fin septembre par rapport à la même période de 2006 en valeur, avec des ventes de 1,7 Mrd€.
Sur l'ensemble de 2007,
elles devraient atteindre 1,8 Mrd€. Au total, rappelle le Gemme,
les génériques ont permis au système de santé français de réaliser
1 Mrd€ d'économies en 2006, soit plus de 3,4 Mrds€ en cumulé depuis
2000. Malgré ce bilan positif, les industriels estiment que l'on
peut mieux faire et viennent ainsi de présenter une série de
propositions qui doit permettre aux génériques « d'entrer dans une
nouvelle ère ». Selon Pascal Brière, président du Gemme et de
Biogaran, « le marché va continuer à progresser dans les cinq ans à
venir, grâce aux nouvelles échéances de brevets représentant un
potentiel de 600 M€ chaque année – et de la poursuite des efforts
des pharmaciens ». Mais tempère-t-il, « nos génériques représentent
moins de 8 % du marché pharmaceutique, et dans notre cadre actuel
qu'est le répertoire, les limites seront bientôt atteintes ». Pour
l'instant en progression constante, le périmètre du répertoire, qui
couvre 16,5 % du marché pharmaceutique en valeur, devrait atteindre
un plateau à l'horizon 2013. Pour le crever, le Gemme préconise de
faire entrer dans la substitution des médicaments qui, par leur
mode d'administration ne peuvent bénéficier d'une substitution en
officine, « pour des raisons uniquement administratives et
juridiques ». Comme des patchs, des inhalateurs et certaines
pommades. Or, estime Hubert Olivier, p-dg de Ratiopharm, « ces
restrictions n'existent pas dans les autres pays européens ». Et de
proposer la création d'un second répertoire pour des « équivalents
pharmaceutiques ». Ce qui permettrait selon les génériqueurs une
économie de 300 M€ d'ici à 2010. Et la création d'un marché
supplémentaire de 1 Mrd€.
Autre proposition du Gemme
: un indice de prescription dans le répertoire, afin de
contrer la tendance des médecins à abandonner une molécule
quand elle est génériquée en faveur d'autres plus récentes. Un
mécanisme évidemment préjudiciable au générique. Mais cet outil se
heurtera sûrement aux praticiens, qui ne voient pas d'un bon œil
les incursions dans leurs prescriptions. D'autant que le Gemme est
aussi favorable à la mise en place de logiciels d'aide à la
prescription qui permettraient de connaître le coût total d'une
ordonnance. Reste que du point de vue des comptes publics, ces
mesures pourraient séduire: elles permettraient, selon le Gemme, de
générer 50 % d'économies supplémentaires en 3 ans. Tout en donnant
de l'oxygène au secteur, qui malgré son dynamisme reste toujours
déficitaire en France, à hauteur de 11 M€ l'an dernier. Seulement
trois sur une douzaine de génériqueurs gagnent de l'argent. Une
situation qui ne pourra durer, avec les conséquences que cela
pourrait avoir sur le façonnage, dont la santé est liée de façon
très étroite à celle du générique. Pas moins de 60 % de la
production des génériques destinés à notre marché y est réalisée,
très majoritairement par des sous-traitants.