
Les ventes de Bayer par activité, en Mrds €
© Source : Bayer
Si le groupe allemand a publié des ventes en croissance de 8,8 %, à 39,76 milliards d'euros en 2012, le bénéfice a en revanche perdu de la vitesse. Le résultat net s'établit à 2,45 Mrds €, en recul de 1 %. Même constat pour l'Ebit qui régresse de 4,6 %, à 3,96 Mrds €. L'Ebitda s'est, lui, stabilisé à 6,92 Mrds €. Cette baisse de la rentabilité résulte de charges exceptionnelles atteignant 1,71 Mrd €. La majorité d'entre elles (1,19 Mrd €) concerne des litiges sur la gamme de pilules de 4e génération de Bayer, commercialisées sous les marques Yaz/Jasmine/Jasminelle et les risques thromboemboliques liés à leur prise. L'essentiel des plaintes provient des États-Unis. Selon l'AFP, les comprimés Yaz y font d'ailleurs l'objet de 13 600 plaintes. En Europe, et notamment en France, le climat est également particulièrement tendu depuis quelques mois à ce sujet. Le reste des charges provient de coûts de restructuration. Dans ce contexte, la division santé de Bayer a enregistré, sans surprise, la plus forte baisse de rentabilité. Son Ebit recule de 32,5 % à 2,15 Mrds € et son Ebitda de 15,3 % (3,81 Mrds €). Mais en terme de ventes, Bayer HealthCare se porte assez bien. La division a représenté presque la moitié des ventes du groupe, avec un chiffre d'affaires de 18,61 Mrds € (+ 8,4 %). Les produits pharmaceutiques ont dégagé 10,8 Mrds € (+ 8,6 %) de ventes. Les blockbusters Betaferon, Kogenate et Yaz/Jasmine/Jasminelle se hissent aux premières places des ventes de produits en dépassant le milliard d'euros de vente. A noter également la belle percée de l'anticoagulant Xarelto (rivaroxaban), approuvé fin 2011 aux États-Unis et en Europe pour deux nouvelles indications, dont le chiffre d'affaires a bondi de 274,4 %, à 322 M€. D'un point de vue géographique, la croissance a été particulièrement dynamique en Amérique du Nord (+ 15,7 %) et dans les marchés émergents, notamment en Asie-Pacifique (+ 16,5 %). Au contraire du marché européen, où le groupe a pâti des conditions économiques moroses. Mais il a tout de même réussi à stabiliser le chiffre d'affaires de ses produits pharmaceutiques à 3,68 Mrds € sur le Vieux continent (+0,5 %). La deuxième branche de Bayer HealthCare, Consumer Health, progresse aussi de 8,2 %, à 7,81 Mrds €. Elle affiche une croissance positive de ses trois activités qui sont dédiées aux produits de santé grand public, aux soins médicaux et à la santé animale.
Des ventes en croissance pour BMS et BayerCropScience
En dehors de la santé, Bayer est positionné sur deux autres secteurs : la chimie et l'agrochimie. La première division, Bayer MaterialScience (BMS), a généré 11,5 Mrds € de ventes en 2012 (+ 6,2 %). L'Ebitda s'est stabilisé à 1,22 Mrd € (+ 0,7 %) tandis que l'Ebit a reculé de 5,7 %, à 597 M€. Dans ce domaine, Bayer a réalisé une bonne performance dans les polyuréthanes, avec des ventes qui grimpent de 11,9 %, à 6 Mrds €. En revanche, le chiffre d'affaires des polycarbonates a décliné de 2,4 %, à 2,82 Mrds €, en raison d'une baisse des prix. Enfin, les résultats de la dernière division, CropScience, ont une nouvelle fois satisfait le groupe. Ses ventes bondissent de 15,5 %, à 8,38 Mrds € et son Ebitda de 67,3 %, à 2 Mrds €. La majorité du chiffre d'affaires a été générée par l'activité spécialisée dans les semences et les produits de protection des plantes, qui progresse de 16,2 %, à 7,7 Mrds €. Pour l'année à venir, Marijn Dekkers, p-dg de Bayer, s'estime « optimiste ». Il prévoit une hausse de 4 à 5 % de ses ventes (données constantes), à 41 Mrds €. Il table également sur une augmentation, hors charges exceptionnelles, d'environ 5 % de son Ebitda.