Le successeur de Dominique Thomas fait le point avec Chimie Pharma hebdo sur les perspectives de la société biopharmaceutique.
À l'occasion de sa
nomination au poste de président du directoire de Cytomics Systems,
Bernard Cambou, qui prend la succession de Dominique Thomas,
fondateur de la société, explique à Chimie Pharma hebdo le contexte
de ce changement. Chimie Pharma hebdo: Quel est le contexte
de votre arrivée à la tête de Cytomics ?
Bernard Cambou: Ma
nomination intervient à un moment clé où Cytomics doit passer du
statut de société de recherche solide scientifiquement à une
société de développement avec des opportunités de produits visant
les infections fongiques et l'oncologie. Cela implique aussi que
notre stratégie intègre de plus en plus de nouvelles priorités
comme le business-development, des possibilités de out-licensing,
d'alliances avec des industriels, voire une croissance externe.
Pour autant, Dominique Thomas continue à jouer un rôle important
pour la société, en tant que consultant. Il a d'ailleurs fait
partie du processus de sélection qui a conduit à ma nomination,
décidée avec son accord.
CPH: Quels vont être les
principaux enjeux de Cytomics pour cette année ?
B.C.: En fait, la période
qui s'ouvre devant nous couvre également 2008. Nous avons à
disposition deux programmes développés sur la base de la
technologie Ubiscreen, qui permet le criblage à haut débit de
molécules agissant sur la voie Ubiquitine-Protéasome. Pour les
antifongiques, nous avons atteint la phase de validation biologique
in vitro de plusieurs molécules, et nous sommes sur le point de
lancer les études de “drugabilité”. Dans l'oncologie, les choses
avancent de façon très satisfaisante, notamment grâce à notre
collaboration avec le laboratoire du Professeur Benoit Deprez à
Lille, qui nous a apporté un rendement extrêmement satisfaisant en
chimie médicinale. Dans ce domaine, nous allons aussi lancer des
études de criblage sur une troisième cible du protéasome, de façon
à créer une franchise d'opportunités autour de cette voie
métabolique, en plus de p21 et MODC. Notre objectif est d'élargir
la base de notre pipeline et d'accroître ainsi nos opportunités. La
nomination de Thierry Hercend au poste de président du Conseil de
surveillance (vice-président d'Aventis, chargé de la recherche en
oncologie entre 2002 et 2006, ndlr) illustre notre volonté de nous
renforcer dans ce secteur. Il apporte une expérience extrêmement
solide en cancérologie. Nous souhaitons conserver notre position
équilibrée entre anti-infectieux et anticancéreux, mais pour ces
derniers, nous pourrions signer des accords de licence. Il y a un
gros appétit des laboratoires pharmaceutiques pour de nouvelles
pistes.
Votre prédécesseur avait
évoqué une possible levée de fonds en 2008, est-ce toujours
d'actualité, ou étudiez vous une entrée en Bourse, comme certaines
sociétés encore jeunes l'ont fait ?
B.C.: Nous tablons
effectivement toujours sur une levée de fonds, mais plutôt pour la
fin 2008-début 2009. Pour quel montant. Nous verrons en fonction de
nos résultats et objectifs. L'un des facteurs qui m'ont poussé à
m'engager dans l'aventure de Cytomics est qu'il y a plusieurs
pistes possibles et que nous pouvons jouer à la fois sur nos
découvertes dans les antifongiques et en oncologie. Concernant
l'introduction en Bourse de Cytonics, il est vrai que des sociétés
très précoces ont réussi. Ce qu'a réalisé Cellectis, ou encore
Innate, est positif. Cela montre un intérêt certain des
investisseurs. C'est favorable à l'ensemble du secteur. Pour notre
part, toutes les options restent ouvertes. S'il y a une
opportunité, pourquoi pas.
Propos recueillis par
Cédric Ménard
Bernard Cambou et
Thierry Hercend,
biographies express Bernard Cambou bénéficie d'une double expérience dans le capital-risque, chez Birchmere Ventures et dans la R&D. Il a débuté sa carrière à différents postes chez Aventis en France, au Japon et aux États-Unis avant de prendre la tête du développement chez Principia Pharmaceuticals, spin-off d'Aventis qu'il a cofondé, puis d'occuper la même fonction chez Human Genome Sciences. De 2004 à 2006, il a dirigé la société StageMark, spécialisée en rhumatologie. T. Hercend a, quant à lui, vingt années d'expérience académique et industrielle dans la recherche. Il a été notamment directeur des laboratoires d'hémato-immunologie de l'Institut Gustave Roussy, avant d'occuper des fonctions d'encadrement dans l'industrie: chez Roussel Uclaf, LFB, où il était directeur de la R&D, et chez Vertex Pharmaceuticals, où il occupait le poste de vice-président en charge de la recherche en Europe. De 2002 à 2006, il a pris le fauteuil de vice-président responsable de la R&D en oncologie.
biographies express Bernard Cambou bénéficie d'une double expérience dans le capital-risque, chez Birchmere Ventures et dans la R&D. Il a débuté sa carrière à différents postes chez Aventis en France, au Japon et aux États-Unis avant de prendre la tête du développement chez Principia Pharmaceuticals, spin-off d'Aventis qu'il a cofondé, puis d'occuper la même fonction chez Human Genome Sciences. De 2004 à 2006, il a dirigé la société StageMark, spécialisée en rhumatologie. T. Hercend a, quant à lui, vingt années d'expérience académique et industrielle dans la recherche. Il a été notamment directeur des laboratoires d'hémato-immunologie de l'Institut Gustave Roussy, avant d'occuper des fonctions d'encadrement dans l'industrie: chez Roussel Uclaf, LFB, où il était directeur de la R&D, et chez Vertex Pharmaceuticals, où il occupait le poste de vice-président en charge de la recherche en Europe. De 2002 à 2006, il a pris le fauteuil de vice-président responsable de la R&D en oncologie.