GlaxoSmithKline (GSK) et
son compatriote Sirna Therapeutics ont signé un accord stratégique
pluriannuel pour le développement et la commercialisation d'un
traitement contre l'asthme basé sur la technologie d'interférence
ARN. Selon les termes de l'accord, Sirna recevra un paiement
initial de 12 millions de dollars (9,8 M€ ) et sera susceptible de
recevoir des versements ultérieurs, suivant les progrès réalisés
dans ces travaux. GSK, qui prendra en charge les essais cliniques
puis la commercialisation des produits dans le monde, lui octroiera
des royalties sur les ventes et une licence de production. Le
montant total de cet accord pourrait dépasser 700 M$ (572 M€
).
Sirna Therapeutics est
l'une des entreprises les plus avancées dans l'interférence ARN,
technique qui consiste à inactiver spécifiquement un ARN messager
en le bloquant par un ARN antisens (siRNA: short interfering RNA).
L'expression protéique ou la réplication virale sont ainsi
stoppées.
Asthme, dégénérescence maculaire liée à
l'âge et oncologie
De nombreuses applications
médicales y recourant sont en développement. Par exemple,
l'anti-asthmatique en développement avec GSK ciblera le récepteur à
l'interleukine-4 (IL4-R), ce qui permettrait de réduire de 80 %
l'hyper-réactivité bronchique. D'autre part, en septembre dernier,
Sirna et Allergan ont signé un accord de 250 M$ (204 M€ ),
dont 5 M$ (4,1 M€ ) de paiement initial, portant sur le
développement d'un traitement de la dégénérescence maculaire liée à
l'âge. Et Sirna étudie encore d'autres cibles potentielles comme
les affections métaboliques (diabète de type 2), la neurologie
(maladie de Huntington), les anti-viraux (hépatites B et C) ou
encore l'oncologie (anti-angiogénique en développement avec Eli
Lilly).
Dans ce domaine, ses
principaux concurrents sont Alnylam et Genta. Alnylam vient
d'ailleurs de réaliser une première dans le domaine de
l'interférence ARN, avec la démonstration chez le primate de
l'efficacité d'un traitement systémique à base de siRNA. Des
travaux qui portaient sur l'hypercholestérolémie et qui ouvrent la
voie au lancement d'essais chez l'homme.
GlaxoSmithKline n'est pas
la seule big pharma à s'intéresser à l'interférence ARN. Merck
& Co. a été le premier grand laboratoire à signer un accord de
recherche dans le domaine en 2004, avec Alnylam. Novartis a
également scellé un accord de 700 M$ avec ce dernier en septembre
2005.
Interférence ARN : GlaxoSmithKline s'associe au Britannique Sirna Therapeutics
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