La direction de l'usine Glaxo Wellcome Production (GlaxoSmithKline) d'Hérouville-Saint-Clair (Calvados) a présenté le 6 novembre en comité d'entreprise aux représentants du personnel, un projet de reprise du site par le groupe Fareva, spécialiste de la sous-traitance pharmaceutique. L'unité de production, qui emploie 187 salariés, est spécialisée dans la fabrication de formes liquides et pâteuses.
L'usine travaille
pour GSK et comme sous-traitant pour d'autres laboratoires (Sanofi,
Reckitt Beckinser…). Elle affiche une capacité de production de
près de 60 millions de boîtes par an et destine 73 % de son
activité à l'export. GSK souhaitait s'en séparer depuis février
dernier. « Cette décision avait été prise en raison de la fin de
contrats de sous-traitance, de la difficulté à en trouver de
nouveaux et de la baisse des productions internes au groupe »,
précise Michel Laserre, le directeur du site hérouvillais. Cette
vente intervient peu après que le laboratoire a annoncé vouloir
réduire significativement le nombre de ses sites (CPH n° 399), dans
le cadre d'un programme d'économie de 1,6 milliard de livres (2,3
Mrds €) d'ici à 2010, dont 60 % dans la production. Pour la
direction du groupe, « l'offre de reprise de Fareva, premier dans
la sous-traitance pharmaceutique française, répond aux engagements
pris par GSK dans sa recherche d'un repreneur, à savoir la garantie
de la pérennité du site et le transfert chez le repreneur de
l'intégralité du personnel actuel à des conditions sociales au plus
proche de celles pratiquées aujourd'hui dans l'usine ». La vente
sera ratifiée après le processus d'information et de consultation
des instances représentatives du personnel. GSK conserve dans
l'Hexagone quatre sites industriels : à Evreux (Eure) – le plus
important avec plus de 2 000 collaborateurs – à Mayenne (Mayenne)
et à Notre-Dame de Bondeville (Seine-Maritime). Le dernier,
Saint-Amand-les-Eaux (Nord), est spécialisé dans les
vaccins.
De son côté, Fareva est
déjà présent en Normandie, avec la reprise en novembre 2005 du
laboratoire Pfizer à Val-de-Reuil (Eure) et de ses 280 salariés. Le
groupe, qui a réalisé en 2006 un chiffre d'affaires de 340 M?, dont
180 M€ dans la pharmacie, disposait de six sites en France et d'un
dernier en Suisse. Il consolide son rôle de leader français du
façonnage pharmaceutique, devant Catalent (ex-Cardinal Health, 133
M€), Famar (100 M€), Delpharm (95 M€) et Unither (75 M€). En marge
de la cession du site d'Hérouville, une autre usine pharmaceutique
française changerait de mains. Catalent a annoncé récemment (CPH
n°395) vouloir se séparer dans les douze prochains mois de son site
d'Osny (Val d'Oise), spécialisé dans la mise en forme de produits
hormonaux. Catalent recentrera sa présence en France sur les sites
de Benheim (Bas-Rhin) et Limoges (Haute-Vienne). Selon la dernière
étude de Precepta, le façonnage pharmaceutique français pèse un
milliard d'euros, et afficherait une croissance annuelle moyenne en
valeur de 5 % sur 2007-2008, contre 3 % sur 2002-2006. Selon les
auteurs du rapport, le secteur, après une période marquée par le
passage à la sous-traitance de 22 sites entre 1996 et 2007,
entrerait dans une phase de consolidation. Un mouvement qui n'a pas
encore été lancé mais que la baisse récente de rentabilité du
secteur – notamment en raison de la pression sur les prix et les
coûts – rend inéluctable.
Cédric Ménard, avec
Patrick Bottois