Génoplante est un nouveau groupement d'intérêt
scientifique (GIS) qui associe plusieurs organismes de recherche
publique (Inra, CNRS, Cirad et IRD) et des groupes privés
(Rhône-Poulenc, Biogemma et Bioplante). Son objectif est de
développer des programmes d'analyse du génome sur des espèces
cultivées en Europe -principalement le maïs, le blé et le
colza- et de constituer un portefeuille de brevets auquel
les industriels pourront accéder contre paiement. Le programme
bénéficiera d'un budget de 1,4 Mrd F sur cinq ans,
financé à 40 % par les organismes publics de recherche, à
30 % par l'industrie. Le solde sera pris en charge par les
pouvoirs publics.
La génomique consiste à inventorier les gênes
d'une espèce -le règne végétal en compte 30 à 40000- puis à
collecter des informations sur leur rôle. Le but étant de mettre
au point des espèces végétales ayant une meilleure adaptation à
l'environnement, une protection accrue contre les pathogènes et les
ravageurs, avec amélioration des qualités intrinsèques. Cette
amélioration des espèces peut être obtenue par simple croisement ou
en ayant recours à la transgénèse (manipulation génétique).
"Il s'agit là de recherche fondamentale qui
peut être immédiatement appliquée", a souligné le ministre de
l'Education nationale et de la Recherche Claude Allègre en donnant
le coup d'envoi à ce projet qui s'inscrit parfaitement dans le
cadre de ses récentes initiatives (loi sur l'innovation, fond
d'amorçage et concours national d'entreprises innovantes).
"La priorité aujourd'hui dans la recherche est donnée aux
sciences du vivant. Il est capital de transférer l'essentiel de
l'effort de recherche vers ces sciences, avec en priorité les
recherches sur le génome", a-t-il ajouté.
Les recherches de Génoplante seront menées en réseau, autour
d'une plate-forme située à Evry (Essonne). Il s'agit au départ
d'une initiative franco-française, mais sa vocation est de s'ouvrir
dès cette année à des partenaires européens. La première
collaboration extérieure pourrait venir d'Allemagne où il existe
déjà deux programmes similaires (Zigia et Gabi). Et ce, en
raison de la fusion programmée de Rhône-Poulenc et de Hoechst. Aux
Etats-Unis, une initiative de ce type, "Plant Genome Initiative
Program", a été lancée il y a presque trois ans. De leur
côté, les japonais travaillent déjà en réseau sur des projets de
séquençage systématique et d'analyse fonctionnelle du génome du
riz. Alain Godard, p-dg de Rhône-Poulenc Santé végétale et animale,
estime que ces quelques années de retard ne sont pas significatives
dans un domaine où tout reste à inventer. n
Génomique végétale/Génoplante : le public et le privé s'organisent en réseau
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