Alors que Sanofi-Aventis prend timidement une participation dans le génériqueur tchèque Zentiva (voir p. 6), Actavis et Ranbaxy continuent de multiplier les acquisitions, eux aussi en Europe de l'Est.
Les deux génériqueurs ont
ainsi décidé de reprendre, chacun de leur côté, un acteur du marché
roumain. Actavis, en attendant de finaliser le rachat du Croate
Pliva (CPH n°334) - la direction de ce dernier refuse pour
l'instant tout rapprochement - a ainsi annoncé l'acquisition pour
147,5 M€ de Sindan. Le laboratoire roumain est très
spécialisé, puisque son rayon d'action se limite aux génériques
anticancéreux. Actavis fait ainsi son premier pas dans ce domaine,
dont il attend qu'il devienne l'un des plus dynamiques de son
portefeuille ces trois prochaines années. Les 31 produits du
portefeuille de Sindan s'ajouteront ainsi aux 600 références du
groupe islandais. De plus, Actavis pourra avoir accès à l'usine à
faible coût de Sindan, qui emploie 22 personnes et est agréée par
les autorités sanitaires britanniques, la MHRA, lui permettant de
commercialiser des médicaments dans l'Union Européenne. Une
inspection de la FDA devrait bientôt intervenir, selon Actavis.
Cette usine, outre la production de génériques, permet également à
Sindan de conduire des activités de façonnage et de distribution
pour le compte de grands laboratoires tels que Sanofi-Aventis
(Taxotere), Eli Lilly, Pierre Fabre, Ipsen, AstraZeneca ou encore
Novartis.
En 2005, grâce à un marché
roumain en pleine croissance et à des exportations vers l'Europe de
l'Ouest (Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne), Sindan a réalisé
un chiffre d'affaires de 68 Mh, pour un résultat brut opérationnel
(avant dépréciation et amortissement) de 17 Mh. L'entreprise compte
porter ses ventes à 80 M€ en 2006 et atteindre les 100
M€ dès l'année suivante, tout en portant la marge de 20 % à
22 % (2006) puis 23 % (2007). Basé à Bucarest, Sindan dispose d'un
réseau de distribution dans cinq autres pays de la région: en
Pologne, en Hongrie, en République tchèque, en Slovaquie et en
Russie. Actavis est déjà présent sur certains de ces marchés
puisque la firme a racheté le laboratoire tchèque Avalanche Pharma
en avril 2005, le Hongrois Keri Pharma au mois de septembre, ainsi
que le distributeur bulgare Higia AD à la même époque.
Ranbaxy rachète le premier génériqueur du
pays
De son côté, c'est le
premier producteur roumain indépendant de génériques, Terapia, que
Ranbaxy a décidé de reprendre pour 324 M$ (269 M€ ) auprès du fonds
d'investissement Advent International. Ranbaxy met ainsi la main
sur une société qui a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires
d'environ 80 M$ (66,6 Mh) et qui affiche une marge d'Ebitda
supérieure à 35 %.
Présente sur quinze
marchés d'Europe de l'Est (Russie, Ukraine, Pologne...), la société
réalise 15 % de ses ventes à l'exportation. Terapia commercialise
67 produits dans les principales aires thérapeutiques. Il avait lui
même repris en août dernier ses compatriotes Pharmaplant
Biogalenica et Prometic, qui lui avaient apporté deux usines,
spécialisées dans les formes liquides et solides. Des actifs de
production à bas coût dont Ranbaxy entend évidemment profiter, tout
en utilisant les compétences de Terapia pour commercialiser les
produits de son propre portefeuille. Selon Ranbaxy, le marché
roumain des génériques est le plus dynamique d'Europe centrale et
de l'Est, avec une croissance moyenne annuelle de 34 %, contre 24 %
pour l'ensemble de la région. L'entrée du pays dans l'Union
Européenne, prévue pour le 1er janvier 2007, est un autre atout de
la société, souligne Ranbaxy.