
Le secteur pharmaceutique américain est en effervescence. Moins de deux mois après la méga fusion entre
le premier groupe pharmaceutique mondial Pfizer et son concurrent Wyeth (68 milliards de dollars, CPH n°453),
Merck et Schering-Plough annoncent leur rapprochement.
Le secteur
pharmaceutique américain est en effervescence. Moins de deux mois
après la méga fusion entre le premier
groupe pharmaceutique mondial Pfizer et son concurrent Wyeth (68
milliards de dollars, CPH n°453), Merck
et Schering-Plough annoncent leur rapprochement.
Les conseils
d'administration des groupes pharmaceutiques Merck et
Schering-Plough ont annoncé avoir trouvé un accord selon lequel
Merck achètera son concurrent pour 41,1 milliards de dollars (32,2
Mrds €). À l'issue de la transaction, les actionnaires actuels de
Merck posséderont 68 % de la nouvelle entité fusionnée et ceux de
Schering-Plough 32 %. L'opération valorise Schering-Plough à 23,61
dollars par action alors que son titre avait clôturé à 17,63
dollars la veille de l'annonce, soit une prime de 34 %. La
transaction devrait être finalisée au quatrième trimestre 2009.
Mais techniquement, la procédure de fusion devrait
"Le chiffre
d'affaires cumulé
des deux groupes
s'élève à près
de 47 milliards
de dollars,
permettant à
la nouvelle entité
de se placer
à la deuxième
place au niveau
mondial, derrière
le géant Pfizer".
être
différente, et inhabituelle. Selon le Financial Times,
Schering-Plough resterait la société cotée afin de ne pas menacer
l'accord de distribution qu'elle a signé avec la filiale Centocor
de Johnson & Johnson en dehors des États-Unis et du Japon pour
le Remicade (infliximab). L'accord concerne également un autre
produit en développement, le golimumab. Il s'agit de la nouvelle
génération de traitement par anti-TNF alpha humain indiqué dans le
traitement de la polyarthrite rhumatoïde, de la polyarthrite
psoriasique et de la spondylarthrite ankylosante (CPH n°417). Cet
accord entre les deux sociétés pourrait être modifié dans le cas où
Schering-Plough ne serait plus la société cotée. Et le retrait des
droits de Schering-Plough sur le Remicade porterait atteinte à
l'acquisition de Merck en réduisant les ventes annuelles de plus de
2 Mrds $ et en sacrifiant la prévision de ventes d'un milliard à la
suite du lancement en 2010 du golimumab.
La nouvelle entité est
nommée "Merck"
Quelle que soit la
procédure de fusion, la nouvelle entité prendra la dénomination «
Merck ». Le nouveau groupe devrait réaliser après 2011 des
économies de coûts annuelles de
3,5 Mrds $. La fusion
permettra à Merck de doubler le nombre de ses médicaments en phase
III, les passant à 18. Le chiffre d'affaires cumulé des deux
groupes s'élève à près de 47 Mrds $ (36,8 Mrds €), permettant à la
nouvelle entité de se placer à la deuxième place au niveau mondial,
derrière le nouveau géant créé par la fusion de Pfizer avec Wyeth.
Merck et Schering-Plough étaient déjà associés à travers deux
coentreprises. L'une, spécialisée dans les traitements
anti-cholestérol, avait donné naissance au médicament vedette
Vytorin (simvastatine et ezetimibe) qui a connu de nombreux
déboires. L'autre, créée en 2000 dans le domaine des traitements
respiratoires, avait été dissoute en juin dernier (CPH
n°430).
Juliette
Badina