Alors que Matignon vient de valider les biotechnologies parmi les dix domaines les plus porteurs d'avenir, France Biotech, l'association des entrepreneurs en sciences de la vie, soumet déjà cinq projets. Les domaines des cellules souches, de la bioproduction, des biomarqueurs, des bioprothèses complexes et des bioénergies disposeront d'un budget total de 3,2 milliards d'euros issus du grand emprunt (dont 2,55 Mrds € attribués à l'Agence Nationale pour la Recherche et 1,7 Mrd € à l'Oséo). Un premier enjeu est de faire des cellules souches des outils industriels et thérapeutiques à grande échelle. Avec un soutien de 750 M€ sur cinq à huit ans, l'objectif du programme est de structurer une filière industrielle autour d'un pôle de compétitivité fédérant les principales forces du domaine au niveau mondial. Par ailleurs, la France cherche à devenir compétitive sur le marché de la bioproduction. France Biotech propose ainsi la création d'un Groupement d'intérêt public (GIE) regroupant des acteurs français de la bioproduction qui recevrait, sous forme d'avances remboursables, 400 M€ sur cinq ans. 50 % des besoins financiers restants seraient apportés par les acteurs eux-mêmes (start-up, CRO, CMO, laboratoires pharmaceutiques, etc.). Dans le domaine des biotechnologies, la mise en place et le financement d'une filière de biomarqueurs compétitive semble indispensable à l'émergence et la constitution de la médecine personnalisée. Cette filière devrait bénéficier d'une aide de 700 M€ sur cinq à sept ans. Alors que la connaissance de la biologie humaine seule ne suffit plus à relever tous les défis médicaux, la transplantation et le développement de bioprothèses reste dans certains cas la seule solution possible. Ce secteur devrait bénéficier d'une aide d'un montant de 600 M€ par an sur cinq ans.
En termes de bio-énergies, la France travaille sur différents axes de développement, notamment la transformation du CO2 en molécules plus lourdes ; la conversion des déchets et de la biomasse en carburants ; la domestication de souches biologiques complexes. Ce projet devrait bénéficier d'une aide de 750 M€ sur cinq à huit ans.
Finalement, France Biotech préconise aussi la mise en place au sein de l'ANR d'un projet expérimental du financement de la recherche fondamentale, pour faire émerger des laboratoires de recherche, et des sujets de ruptures radicales. Ce projet dénommé ANR3 (Agence National de la Recherche en Rupture Radicale) devrait être doté de 500 M€ sur dix ans.
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