Choc des titans dans la
pharmacie allemande. Comme le présageaient les rumeurs
persistantes, Bayer a enfilé son armure de chevalier blanc et lance
une contre-offre sur Schering, qui cherchait à se soustraire à
l'OPA hostile de Merck KGaA. Le groupe de Leverkusen, dont les
activités pharmaceutiques étaient en convalescence après le retrait
du marché de la cérivastatine en 2004, a en effet l'intention de
débourser 16,3 milliards d'euros pour prendre le contrôle du
laboratoire berlinois, soit 1,7 Mrd € de plus que ce que
proposait Merck. Une surenchère à laquelle ce dernier ne répondra
pas, considérant que le montant proposé par Bayer est trop
important par rapport à la valeur de Schering.
Le projet de Bayer prévoit
la création d'une entité, Bayer-Schering Pharmaceuticals (BSP),
dont le siège serait à Berlin, où se trouve le quartier général de
Schering. Celui des activités chimiques de Bayer restant à
Leverkusen. Ce nouveau groupe, qui ne comprendrait que les
médicaments de prescription de Bayer (les OTC, la santé animale et
les diagnostics en seront exclus), afficherait un chiffre
d'affaires de 9 Mrds ? (contre 11,2 Mrds € dans le cas du
rapprochement avec Merck), créant ainsi le douzième laboratoire
pharmaceutique mondial et renforçant la première place de Bayer en
Allemagne. Ce dernier, qui occupe actuellement le 14e rang mondial,
reviendrait ainsi sur le devant de la scène, après le rachat des
activités OTC de Roche l'an dernier, et trouve en Schering un moyen
rapide de renforcer à la fois son portefeuille de produits
commercialisés et son pipeline de molécules en développement.
Bayer-Schering disposerait ainsi de 19 projets en phase III, 14 en
phase II et 17 en phase I. Avec, pour principales aires
thérapeutiques, l'oncologie, la gynécologie, l'hématologie et les
maladies inflammatoires. Dans le domaine du cancer, BSP
s'appuierait sur Nexavar, déjà commercialisé aux États-Unis et dont
les ventes annuelles pourraient dépasser le milliard d'euros, selon
les estimations de Bayer. Autres blockbusters attendus, deux
anti-thrombotiques: un inhibiteur du facteur Xa (anticoagulant) et
l'alfimeprase, deux projets “made in Bayer”. Et du côté des apports
de Schering, on trouve le contraceptif oral Yaz, successeur du
blockbuster Yasmin, qui vient tout juste d'être homologué aux
États-Unis. Autre point fort de BSP, les médicaments
biotechnologiques, avec Betaferon de Schering (son médicament le
plus vendu) et Kogenate de Bayer. Deux traitements dont les ventes
pourraient dépasser 2 Mrds€ .
Bayer cède deux activités chimiques pour financer son OPA Avec cette transaction, Bayer prévoit de dégager 700 M? de synergies en 2009, avec pour corollaire 1 Mrd ? de charges de restructuration. À comparer aux 500 M? de synergies prévues par Merck. Au chapitre social, ce sont environ 6000 suppressions de postes qui sont prévues par Bayer. Pour financer la transaction, la plus importante jamais lancée par le groupe depuis sa création, Bayer dispose de 3 Mrds ? de liquidités, ainsi que d'une ligne de crédit accordée par le Crédit Suisse et Citigroup. Le groupe de Leverkusen va compléter ces deux leviers par la cession de deux activités chimiques appartenant à sa division Material Sciences: H.C. Starck (métaux réfractaires, produits pour l'électronique, 920 M? de CA) et Wolff Walsrode (dérivés de la cellulose, 330 M? de CA). Deux activités profitables mais que Bayer juge peu synergiques avec le cœur de métier de Material Sciences, à savoir les polyuréthanes et le polycarbonate. Bayer entend déposer auprès des autorités les documents nécessaires à son offre à la mi-avril. Une fois la reprise de Schering lancée, un autre dossier pourrait être à son tour remis à l'ordre du jour. Celui des médicaments OTC de Pfizer, qui intéressent fortement Bayer. Mais qui demanderaient un nouvel effort financier significatif. De nouvelles cessions pourraient ainsi être lancées par Bayer, si ce dernier veut en prendre possession. Merck KGaA veut maintenir le cap Merck KGaA a de son côté indiqué qu'il entendait « continuer à évaluer l'ensemble des options permettant de renforcer ses activités chimiques et pharmaceutiques ». Mais l'échec de l'offre sur Schering suppose que le groupe de Darmstadt pourrait chercher une nouvelle cible dans les médicaments de prescription. La division pharmaceutique de son compatriote Altana, pour lequel ce dernier cherche un partenaire, serait une des pistes étudiées par Merck. Une opération qui lui apporterait deux nouvelles aires thérapeutiques (maladies respiratoires et gastro-entérologie) et renforcerait sa présence dans les médicaments OTC. Soit 2,1 Mh de ventes annuelles supplémentaires. L'avenir d'un autre acteur européen, Serono, qui cherche un relais de croissance (CPH n°329) est toujours en suspens.
Bayer cède deux activités chimiques pour financer son OPA Avec cette transaction, Bayer prévoit de dégager 700 M? de synergies en 2009, avec pour corollaire 1 Mrd ? de charges de restructuration. À comparer aux 500 M? de synergies prévues par Merck. Au chapitre social, ce sont environ 6000 suppressions de postes qui sont prévues par Bayer. Pour financer la transaction, la plus importante jamais lancée par le groupe depuis sa création, Bayer dispose de 3 Mrds ? de liquidités, ainsi que d'une ligne de crédit accordée par le Crédit Suisse et Citigroup. Le groupe de Leverkusen va compléter ces deux leviers par la cession de deux activités chimiques appartenant à sa division Material Sciences: H.C. Starck (métaux réfractaires, produits pour l'électronique, 920 M? de CA) et Wolff Walsrode (dérivés de la cellulose, 330 M? de CA). Deux activités profitables mais que Bayer juge peu synergiques avec le cœur de métier de Material Sciences, à savoir les polyuréthanes et le polycarbonate. Bayer entend déposer auprès des autorités les documents nécessaires à son offre à la mi-avril. Une fois la reprise de Schering lancée, un autre dossier pourrait être à son tour remis à l'ordre du jour. Celui des médicaments OTC de Pfizer, qui intéressent fortement Bayer. Mais qui demanderaient un nouvel effort financier significatif. De nouvelles cessions pourraient ainsi être lancées par Bayer, si ce dernier veut en prendre possession. Merck KGaA veut maintenir le cap Merck KGaA a de son côté indiqué qu'il entendait « continuer à évaluer l'ensemble des options permettant de renforcer ses activités chimiques et pharmaceutiques ». Mais l'échec de l'offre sur Schering suppose que le groupe de Darmstadt pourrait chercher une nouvelle cible dans les médicaments de prescription. La division pharmaceutique de son compatriote Altana, pour lequel ce dernier cherche un partenaire, serait une des pistes étudiées par Merck. Une opération qui lui apporterait deux nouvelles aires thérapeutiques (maladies respiratoires et gastro-entérologie) et renforcerait sa présence dans les médicaments OTC. Soit 2,1 Mh de ventes annuelles supplémentaires. L'avenir d'un autre acteur européen, Serono, qui cherche un relais de croissance (CPH n°329) est toujours en suspens.