Le CIT, CRO (Contract Research Organization) spécialisé dans les essais précliniques, installé à Evreux, investit massivement.
Le numéro un français avec
un chiffre d'affaires de 47 millions d'euros en 2005, a ainsi prévu
un investissement de 10 millions d'euros en 2006. Au programme:
l'agrandissement des animaleries de rongeurs dont l'ouverture est
prévue à l'été 2006, mais aussi un laboratoire d'histologie, de
nouveaux bureaux et l'achat de nouveaux équipements
d'analyse.
L'année dernière, ce sont
environ 7 M€ qui ont été consacrés aux investissements, dont
environ 3 Mh pour la création d'un laboratoire de génomique
fonctionnelle qui permet de déduire l'expression des gènes de l'ARN
extrait des prélèvements. « La génomique fonctionnelle n'était pas
un domaine très demandé à l'époque mais nous avons fait le pari
technologique qu'elle allait se développer », précise Jean-François
Le Bigot, p-dg du CIT. Aujourd'hui, si l'offre reste encore
marginale, elle séduit de plus en plus les big pharma.
À cet investissement s'est
ajouté celui de 4,5 M€ pour la construction d'une nouvelle
animalerie pour primates, qui héberge plusieurs centaines de
macaques Cynomolgus dans de grandes volières qui remplacent les
cages individuelles. La société est d'ailleurs accréditée Aaalac
(organisme indépendant américain qui veille au respect des
animaux).
Un “one-stop shopping” pour les
biotechnologies
Cet investissement a
également pour but de suivre l'essor des biotechnologies. « Nous
avons constaté que la bonne espèce pour tester les produits
biotechnologiques est le singe », poursuit Jean-François Le Bigot.
Or, l'activité de la société liée aux produits d'origine
biotechnologique progresse d'environ 30 % par an depuis quelques
années pour atteindre aisément aujourd'hui 50 % des molécules
traitées. Une part croissante des biotechnologies qui se traduit
également dans l'offre du CRO. « Si les big pharma ont le plus
souvent un centre de toxicologie en interne et nous font intervenir
en complément, les sociétés de biotechnologies, la plupart du
temps, n'en ont pas. Nous les accompagnons donc très en amont des
essais précliniques, mais aussi en aval, quand il faut discuter
avec la FDA, constituer les dossiers et gérer la partie
réglementaire », constate J-F Le Bigot.
Et pour accroître son offre
de “one-stop-shopping”, la société a récemment conclu un
partenariat avec Biotrial, spécialisé dans les essais cliniques et
installé sur le pôle Atalante de Rennes. « Le passage des études
pré-cliniques aux études cliniques entraîne souvent une rupture,
une perte d'information quand il faut changer de société. Notre
collaboration va donc permettre d'éviter cette rupture », explique
Jean-François Le Bigot. Par ailleurs, comme Biotrial n'a pas de
laboratoire de bioanalyse en interne, le CIT se chargera de ces
analyses, sans investissements massifs, ses capacités étant déjà
suffisantes. Ce partenariat sera annoncé à l'occasion de Bio 2006 à
Chicago.