
L'EVOLUTION CONTRASTÉE
DES BIOTECHNOLOGIES EN
FRANCE
Si les sociétés françaises de
biotechnologies sont encore trop
peu nombreuses par rapport à
leurs concurrents européens,
elles suivent des taux de
croissance similaires.
Afin de mettre en lumière les grands enjeux du pays, Éric Besson,
le Secrétaire d'État chargé de la prospective, a conduit un
diagnostic stratégique de la France en 2025. Lors de la
présentation de son travail de prospective, il a souligné le manque
de dynamisme de l'investissement de R&D en France. Avec un
indice DIRD/PIB (dépense intérieure de R&D par rapport au PIB
du pays) de 2,1 %, soit 36 milliards d'euros, l'Hexagone se situe
pourtant à un niveau assez élevé par rapport à ses concurrents
européens. Mais, en valeur absolue, la DIRD dans les pays de
l'Europe des 27 est globalement dépassée par celle de l'ensemble
constitué par la Chine, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan et
Singapour. L'écart entre les pays européens et les États-Unis s'est
également accru durant la dernière décennie. Pour faire face à
l'effort de recherche des États-Unis ou des pays asiatiques,
l'Europe a mis en place l'EER : l'espace européen de la
recherche. Ainsi, le programme-cadre (PCRD) répartit et alloue des
fonds communautaires destinés à la recherche. En termes de nombre
de demandes de brevets à l'office européen des brevets (OEB), on
observe un recul de la position relative de la France. Son
positionnement technologique reste assez fort dans certains
domaines, notamment dans la branche pharmacie-cosmétique. Le pays
occupe le cinquième rang mondial des pays déposants avec 7,2 % des
dépôts (derrière les États-Unis, le Japon, l'Allemagne et la
Grande-Bretagne) ; une bonne performance malgré un léger recul
par rapport à 1993. Le bât blesse dans les domaines
Lancement du 7e appel à projets
des pôles de compétitivités
Le gouvernement français
vient d'annoncer le lancement d'un septième appel à projets pour
l'attribution d'aides au financement de projets de R&D
présentés par les pôles de compétitivité. Après trois ans de
fonctionnement, la politique nationale des pôles de compétitivité
va entrer dans sa deuxième phase, pour une nouvelle période de
trois ans. Le budget global affecté par l'État est de 1,5 milliard
d'euros pour 2009-2011. Il est comparable à celui alloué entre 2006
et 2008. Une part importante de ces moyens est consacrée aux
projets de R&D au travers du fonds unique interministériel
(FUI) dédié aux pôles de compétitivité. Les six premiers appels à
projets ont connu un vif succès : au total sur 1120 projets de
R&D déposés, 535 projets ont été retenus pour bénéficier d'un
financement de près de 688 M€ de l'État auxquels s'ajoutent 383 M€
des collectivités territoriales.
Les dossiers du 7e appel à
projets sont à déposer en ligne avant le 28novembre 2008 à 12H sur
le site www.competitivite.gouv.fr.
émergents et portés par de
plus jeunes entreprises. Dans le cas des biotechnologies, la part
atteint 4 % en 2004 contre 5,3 % en 1993 (d'après l'Observatoire
des sciences et des techniques - OST). Ce qui place la France au
18e rang mondial, très loin derrière l'Allemagne et les États-Unis
(environ 11 %), et encore plus loin derrière la Suisse
(18,2 %) et le Danemark (31,4 %), d'après les calculs
d'Eurostat. Autre fait à noter : la part des biomédicaments
dans les dépôts de brevets de médicaments au niveau international
est en moyenne de 48 %. En France, elle ne représente que 39 %,
selon l'INPI (Institut National de la Propriété
Industrielle).
Réorientation du CIR
pour les PME innovantes
En prenant en compte l'indicateur synthétique d'innovation publié
par la Commission européenne, la France se situe loin devant les
grands pays émergents, devant la moyenne de l'Europe des 25 mais
bien en retrait des pays les plus innovants tels que les pays
nordiques, le Japon, les États-Unis, l'Allemagne, etc. Ce manque de
dynamisme se ressent sur le nombre de création d'entreprises
innovantes. L'augmentation du nombre de PME dans les secteurs à
fort degré d'innovation technologique est de seulement 9 % en 2007,
contre 13 % pour l'ensemble des secteurs. Le chiffre d'affaires
total des entreprises innovantes en France a augmenté de 26 % entre
2000 et 2006 avec de fortes disparités entre les secteurs : 63
% pour les services informatiques contre 3 % seulement pour
les produits pharmaceutiques.
Dans le but de redynamiser la R&D, notamment des PME, le
Secrétaire d'État chargé de la prospective a exprimé vouloir
« réorienter le Crédit d'Impôt Recherche vers les PME
Innovantes ». Faisant ainsi des PME Innovantes un axe stratégique
pour le développement économique de la France pour 2025. En effet,
la formule actuelle du CIR, décidée par le gouvernement en 2007,
bénéficie pour 80 % aux grandes entreprises.
J.B.