La vive réaction de Nektar suite à l'abandon unilatéral par Pfizer d'Exubera (CPH n°400) a apparemment porté ses fruits.
Le co-développeur de la
première insuline inhalable homologuée par les autorités
américaines et européennes vient en effet de signer avec le géant
de la pharmacie un accord prévoyant le versement à Nektar de 135
millions de dollars (91,9 M€) pour la rupture de leur
collaboration. Un accord à l'amiable qui concerne non seulement
Exubera, mais aussi une insuline inhalable de deuxième génération,
actuellement en phase I. Dans l'éventualité où Nektar trouverait un
autre partenaire, Pfizer s'est également engagé à transférer ses
droits sur ces programmes à son successeur. Pfizer et Nektar
restent par ailleurs partenaires sur un autre projet, une hormone
de croissance pégylée.
Rappelons que Howard W.
Robin, p-dg de Nektar, au lendemain de l'annonce de Pfizer (CPH
n°398), avait affirmé être « très déçu de la performance de Pfizer
dans la commercialisation d'Exubera », regrettant de plus de
n'avoir pas été informé de la décision du retrait avant la
publication du communiqué de presse. De tels propos détonent dans
le milieu d'habitude si policé du secteur pharmaceutique et ont dû
peser de tout leur poids dans les négociations de rupture entre les
deux entreprises. Reste désormais à Nektar la lourde tâche de
trouver un nouveau partenaire pour Exubera, ce qui ne sera pas
facile. D'autant que d'autres projets d'insuline inhalable sont
dans les tiroirs des autres principaux leaders du marché du
diabète. Lilly et Alkermes ont fait avancer à l'échelle
industrielle la fabrication de leur produit (CPH n°367),
actuellement en phase III des essais cliniques. Et Novo Nordisk
avait relancé en mars 2006 les tests d'AERx, au même stade de
développement.
C.M.