Avec l'arrivée d'Astorg Partners comme actionnaire majoritaire, la société spécialisée dans le drug delivery veut se renforcer en Amérique du Nord, tout en investissant plus en France.
La société française
Ethypharm, spécialisée dans les dispositifs de délivrance de
médicaments DDS (drug delivery systems), entre dans une nouvelle
phase de son histoire, avec l'entrée d'Astorg Partners à hauteur de
60 % du capital. Une opération dont le montant s'élève à environ
300 millions d'euros, selon nos confrères des Échos, citant des
sources proches du dossier. L'équipe de direction, emmenée par
Gérard Leduc, conserve une participation « proche de 29 %
».
Autre grand changement, la
participation du Canadien Biovail, passe de 15 % à 3 % du capital,
tandis que le restant est réparti entre différents actionnaires,
dont le fonds Intermediate Capital Group. Ce Management buy out
constitue l'ouverture d'un nouveau chapitre pour Ethypharm, tout
d'abord parce qu'il marque le départ de Patrice Debrégeas, qui
avait co-fondé la société avec Gérard Leduc en 1977 et en avait
quitté la direction en 2005. Les deux dirigeants détenaient
jusqu'alors chacun 42,5 % de l'entreprise, et étaient en conflit
depuis plusieurs années.
Surtout, l'arrivée
d'Astrog Partners va permettre d'accélérer le développement de la
société à l'international. Gérard Leduc veut en effet renforcer la
présence d'Ethypharm aux États-Unis, où la société ne réalise
actuellement que moins de 10 % de ses ventes, contre 75 % en Europe
et le reste en Asie. « Sur le papier, le marché nord-américain
génère 70 % des marges de l'industrie pharmaceutique mondiale. Ne
pas y être, c'est se couper d'un accès à ce type de marges »,
indique Gérard Leduc. « Nous avons déjà fait des efforts pour nous
y développer, mais nous comptons y doubler notre présence dans les
deux ans qui viennent », nous a confié le dirigeant. Au programme,
de la croissance organique: « Nous allons développer nos équipes
dans les Affaires réglementaires – pour être capables de pouvoir
discuter sereinement avec la FDA – ainsi que nos capacités de
Business development », ajoute-t-il. Mais le dirigeant ne cache pas
qu'il est en quête d'une acquisition. « Ces dernières années, j'ai
vu passer des dossiers intéressants que nous n'avons pas pu saisir.
Actuellement, j'en examine deux de très près », détaille Gérard
Leduc, sans vouloir logiquement donner de nom précis. « Nous
pourrions reprendre une technologie supplémentaire, les formes
transdermiques ou inhalables sont potentiellement intéressantes.
Mais nous pourrions aussi nous pencher sur un acteur ayant un
réseau de commercialisation ».
Les autres régions ne
seront pas pour autant laissées de côté. Notamment en Asie, où le
groupe a su se développer, surtout en Chine et en Inde (CPH n°342).
Dans ce pays, « notre usine devrait être certifiée EU GMP avant la
fin de l'année ». Ethypharm va également accroître
significativement ses investissements en France: « Notre Capex
devrait passer d'un rythme annuel de 3-4 M€ à entre 10 et 12 M€
cette année », indique Gérard Leduc. L'usine du Grand Quevilly
(Seine-Maritime) va notamment voir sa surface augmenter d'un tiers.
L'entreprise, qui a enregistré l'an dernier une hausse de 19 % de
son chiffre d'affaires, à 130 M€, prévoit de maintenir ce rythme de
croissance à court terme. Quant à son Ebitda, hors exceptionnels,
il est passé de 700000 e en 2004 – après des pertes en 2003 –, à 18
M€ en 2005, puis 27 M€ en 2006, et devrait atteindre 40 Mh en
2008.
C.M.
C.M.