Le laboratoire français a confié à Galderma la commercialisation en Europe de son concurrent du Botox.
C'est finalement Galderma,
co-entreprise de L'Oréal et Nestlé, qu'Ipsen a choisie pour la
commercialiser sa toxine botulique de type A sur le marché
européen, dans les indications de médecine esthétique.
Selon l'accord, qui court
jusqu'en 2019 au moins, voire pour trente ans, Ispen percevra
environ 40 % des ventes nettes réalisées par son partenaire.
Galderma paiera initialement à Ipsen 10 millions d'euros, et pourra
verser jusqu'à 20 M€ supplémentaires « si certaines conditions sont
remplies, telles que l'obtention d'autorisations de mise sur le
marché et les lancements dans certains territoires ». L'accord
couvre non seulement l'Europe, mais aussi certains pays du
Moyen-Orient et d'Europe de l'Est. De plus, Galderma versera à
Ipsen un montant additionnel, qui reste à déterminer, en
contrepartie de l'octroi des droits en Russie. La formulation
actuelle de ce produit a déjà reçu une AMM en Allemagne pour les
indications esthétiques, ainsi que dans 19 autres pays dans le
monde. Les deux industriels vont lancer une nouvelle formulation de
la toxine botulique de type A en médecine esthétique. Elle est en
cours d'examen par les autorités françaises, procédure qui servira
de base à son homologation dans les autres pays de l'Union
européenne. Ipsen avait dans un premier temps envisagé d'attribuer
cette licence à Medicis, laboratoire américain qui est son
partenaire commercial pour l'Amérique du Nord et le Japon dans les
applications esthétiques. Mais Medicis a finalement renoncé à
prendre en charge sa commercialisation en Europe. La toxine
botulique d'Ipsen est commercialisée sous la marque Reloxin sur le
marché de la médecine esthétique aux États-Unis, où il touchera 30
% des ventes nettes. Le nom commercial est Dysport dans les autres
applications thérapeutiques et dans les autres marchés mondiaux.
Selon un porte-parole de Galderma, le laboratoire commercialisera
la nouvelle formulation de la toxine botulique sous un nouveau
nom.
Galderma se développe dans
la dermatologie corrective et la médecine esthétique
Galderma, qui a réalisé
l'an dernier un chiffre d'affaires de 687,3 M€, en hausse de 8,6 %,
ajoute ainsi avec la toxine botulique de type A d'Ipsen un nouvel
élément à sa gamme de produits destinés aux interventions en
cabinet de dermatologie et de médecine esthétique. « Nous nous
sommes fortement investis dans ce domaine depuis trois ou quatre
ans », indique un porte-parole de Galderma. « Cette stratégie a
déjà conduit le laboratoire à signer, mi-2006, un accord de licence
avec l'Américain Anika Therapeutics, pour une formulation d'acide
hyaluronique destinée au comblement des tissus mous (augmentation
du volume des lèvres, correction des cicatrices et des rides) ».
Galderma avait déjà investi dans les procédures médicales avec
Metvix, un produit de photothérapie dynamique utilisé dans le
traitement des kératoses précancéreuses et des carcinomes. Ce
produit est issu d'un partenariat avec l'entreprise norvégienne
Photocure. Ipsen trouve dans Galderma un partenaire de choix pour
concurrencer l'actuel leader du marché, Botox, commercialisé par
l'Américain Allergan. Ce dernier estime détenir 91 % de part de
marché dans les dix plus importants pays où Botox est utilisé. Ce
produit a franchi l'an dernier la barre psychologique du milliard
de dollars de ventes, dont 52 % en thérapeutique et 48 % en
cosmétique. En Europe, Allergan estime détenir une part de marché
de 85 % sur ce dernier segment, où le Botox est commercialisé sous
la marque Vistabel. Allergan s'est, par ailleurs, associé à
GlaxoSmithKline en octobre pour sa commercialisation en Chine et au
Japon. Les protagonistes, Allergan d'une part et Ipsen et Galderma
d'autre part, gardent toutefois confidentielle l'estimation du
marché européen.