
Colonie de déinocoques
© Deinove
La société de biotechnologies spécialisée dans les bactéries déinocoques se désolidarise en partie de son activité Antibiotique. Dans ce cadre, elle a décidé de créer l'entreprise Deinobiotics, qui reprendra son programme éponyme dédié aux antibiotiques. Cette filiale est détenue à hauteur de 49 % par Deinove. « L'apport de Deinove à sa filiale Deinobiotics est constitué des résultats et droits de propriété intellectuelle relatifs aux travaux de recherche déjà effectués dans le domaine ainsi que du transfert du financement Oséo/Feder/région Languedoc-Roussillon (0,7 M€) déjà alloué au projet », précise la société basée à Paris. Le reste du capital appartient à la Holding Incubatrice Chimie Verte, qui a mis sur la table 500 euros pour devenir actionnaire majoritaire. Deinove conservera tout de même un droit intégral de rachat de toutes les actions souscrites par la Holding Incubatrice Chimie Verte. L'externalisation de son activité antibiotique va lui permettre de se concentrer sur ses deux autres principaux programmes dédiés aux biocarburants et à la chimie verte.
Mis en place en 2009, le programme Deinobiotics vise à explorer le potentiel de 6 000 souches de déinocoques de Deinove pour la production de nouveaux antibiotiques ciblant les germes hospitaliers résistants responsables d'infections nosocomiales (bactéries à Gram négatif et champignons). « Les premiers travaux engagés par Deinove ont permis de sélectionner douze souches bactériennes dotées d'activités antibiotiques parmi lesquelles neuf souches actives sur des bactéries à Gram négatif et deux souches à large spectre », se félicite Dominique Le Beller, directeur général de Deinobiotics. Selon Deinove, la plupart des antibiotiques en développement ciblent des bactéries à Gram positif (comme le staphylocoque doré ou les entérocoques). Le groupe assure que « Deinobiotics dispose désormais d'une trésorerie qui doit lui permettre, en complément des aides publiques allouées au projet Deinobiotics, de financer ses opérations jusqu'à l'identification d'un premier candidat-médicament ». Pour conduire ses recherches, la filiale s'appuiera sur une équipe de six scientifiques et un réseau de partenaires et d'industriels dont le laboratoire ProBioGem, le Centre d'étude d'agents pathogènes et biotechnologies pour la santé, le Laboratoire d'information génomique et structurale et la société nîmoise Nosopharm.
La société se focalise sur un enjeu pharmaceutique de taille : celui de la résistance aux antibiotiques. L'usage intensif d'antibiotiques en médecine et en agriculture a en effet favorisé la sélection de bactéries résistantes aux antibiotiques. Un problème non négligeable puisque selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 25 000 personnes décéderont suite à l'infection par une bactérie multi-résistante aux antibiotiques cette année en Europe. Deinove souligne par ailleurs que le marché mondial des antibiotiques devrait franchir la barre des 50 milliards de dollars dès 2020.
%%HORSTEXTE:0%%