Le groupe ferme son usine britannique d'Avonmouth et va surtout mettre un terme à la production de paracétamol à Roussillon en France. D'autres mesures de réorganisation sont à prévoir.
Rhodia vient d'annoncer
son intention de mettre un terme d'ici à la fin 2008 à la
production de paracétamol dans son site de Roussillon (Isère),
décision qui devrait se traduire par la suppression de 43 postes
sur les 180 que compte le site. Une mesure qui était attendue
depuis de longs mois par les salariés de l'usine et qui est
justifiée par la « situation concurrentielle difficile ».
Jean-Pierre Clamadieu, directeur général du groupe, avait déjà
évoqué en février dernier dans nos colonnes (CPH n°375) la forte
concurrence asiatique – indienne et chinoise principalement – dans
la production de paracétamol, l'anti-inflammatoire le plus vendu
dans le monde devant l'aspirine. Rhodia est le premier producteur
mondial de cette deuxième molécule, et le second pour le
paracétamol. Roussillon est le seul site européen du groupe à
produire du paracétamol, et avait déjà fermé en 2004 son usine
américaine de Luling. Cette activité sera ainsi centralisée au
niveau mondial à Wuxi (Chine).
Cette initiative est la
deuxième mesure de restructuration annoncée par Rhodia pour sa
division Organics. La semaine dernière, c'est la fermeture du site
britannique d'Avonmouth qui a été rendue publique. Spécialisé dans
les intermédiaires aromatiques fluorés pour l'agrochimie, il
emploie 45 personnes et devrait lui aussi être inactivé fin 2008.
D'autres annonces similaires pourraient de nouveau être faites dans
les prochains mois, toujours chez Organics, nous a indiqué un
porte-parole du groupe. Selon ce dernier, « il y a dans le
portefeuille d'Organics certaines activités stratégiques, comme par
exemple les diphénols. Pour d'autres, nous étudions des solutions.
À ce jour, aucun de ces projets n'est assez avancé pour
être communiqué ». En février, Jean-Pierre Clamadieu avait
également indiqué qu'environ 20 % du portefeuille de la division
posait encore des problèmes de rentabilité. Rhodia a pour objectif
de porter son Ebitda en 2008 au niveau de celui de l'ensemble du
groupe, et Organics affiche un flux de trésorerie positif. En 2006,
elle a représenté 18 % de son chiffre d'affaires global, avec une
Ebitda de 8,5 %.
C.M.