Après un exercice 2003
difficile, Orgasynth, fournisseur de molécules pour les secteurs de
la chimie fine et de spécialités, a connu en 2004 une dégradation
très importante de ses résultats. L'exercice 2004 a en effet vu son
chiffre d'affaires baisser de 3,8 % à 97,1 M€ (alors qu'il avait
déjà enregistré une chute de 12 % en 2003). Une baisse des ventes
qui a pesé lourdement sur le résultat d'exploitation: ce dernier,
négatif à 3,4 M€ (contre un bénéfice de 3 M€ en 2003), « conduit le
groupe pour la première fois depuis son entrée en Bourse, à dégager
un résultat net déficitaire », de près de 3 M€ (contre un bénéfice
de 1,7 M€ en 2003).
Un résultat que la
compagnie impute en partie à la conjoncture toujours difficile dans
sa branche chimie pharmaceutique (30 % du chiffre d'affaires).
Alors que les intermédiaires pharmaceutiques « ont continué de
souffrir d'une contraction de la demande (-25 %), les matières
actives ont connu un niveau d'activité similaire à l'exercice
précédent ». Selon la compagnie, la commercialisation de ces
dernières a compensé le ralentissement de la demande en génériques.
C'est notamment la filiale calaisienne d'Orgasynth, Synthexim (7,5
% du CA), spécialisée dans les intermédiaires pharmaceutiques, qui
connaît les remous les plus importants. Actuellement en procédure
simplifiée de redressement judiciaire (période d'observation
jusqu'au 28 juillet prochain), la filiale semble cependant
conserver les faveurs d'Orgasynth. Ce dernier souhaite en effet
maintenir l'activité de Synthexim « dont les perspectives pour 2005
indiquent un redressement des ventes », et proposer un plan de
remboursement des dettes sur une courte durée. Du côté des autres
activités d'Orgasynth : Arômes et parfums (31% du CA) et
Spécialités industrielles (34% du CA), les niveaux d'activités sont
voisins de ceux de 2003. La compagnie a également précisé que les
négociations en vue de la cession de sa division Colorants,
annoncée en janvier dernier (CPH n°284), se
poursuivaient.
En ce qui concerne 2005,
Orgasynth estime que les perspectives « sont encourageantes ». La
compagnie prévoit « de réaliser un chiffre d'affaires en
progression d'environ 25% sur l'ensemble de l'exercice et de
retrouver un résultat net positif ». La compagnie a en effet lancé
un programme de consolidation de ses activités sur les marchés à
fort potentiel de croissance que sont la chimie fine et les arômes
& parfums. Une stratégie qui s'est traduite par le rachat en
2001 de la société Adrian spécialisée dans les huiles essentielles
(Aix-en-Provence) puis de Frutarôme (Saint-Ouen-l'Aumône) en 2003,
du site de production cGMP de Merck de Pithiviers (société baptisée
Orgapharm) en décembre 2004 et en janvier 2005 de la société de
compositions parfumées Floressence. Dans le cadre de ce «
changement de physionomie », le Français a pris une série de
décisions visant à renouer avec la rentabilité. Tout d'abord, la
filiale Orgachim (spécialités industrielles, Oissel), «
chroniquement déficitaire », sera restructurée, conduisant à la
suppression d'une vingtaine d'emplois. La quasi-totalité des
synthèses chimiques devrait être arrêtée pour ne conserver que
l'activité de formulation. La filiale Arômes et Parfums devrait
également être réorganisée et enfin la démarche de certification
entamée chez Orgasynth Industries abandonnée, « allégeant ainsi la
structure en personnel correspondante ».
Chimie fine : Orgasynth, dans le rouge en 2004, se réorganise
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