En
2001 le groupe PCAS a dépassé pour la première fois la barre du
milliard de francs de chiffre d'affaires. Si le passage à l'euro a
retiré toute signification symbolique à cette performance, celle-ci
s'inscrit néanmoins dans le "sans faute" réalisé jusqu'à présent
par Jean-Pierre Stéphan à la tête de cette entreprise. D'ici à
2004, il entend faire entrer son groupe dans le Top 10 mondial de
la profession et passer la barre des 300 millions d'euros de
chiffre d'affaires. " Pour cela " explique J.-P.
Stéphan " nous devons croître plus vite que le marché et
plus vite que nos concurrents ". Selon lui, le maximum qui
puisse être atteint par croissance interne ne dépassant pas 12 à
13 % par an, de nouvelles acquisitions seront nécessaires. A
condition qu'elles apportent des capacités disponibles et
présentent " des synergies fortes, immédiates et
évidentes ". Jusqu'à présent couronnée de succès, cette
stratégie a permis au groupe de croître de 25 % par an en
moyenne en quadruplant son chiffre d'affaires depuis son
introduction en Bourse en 1995 et de multiplier par cinq la valeur
de ses actions.
A cet égard, l'année 2001 a été particulièrement fructueuse,
avec une croissance de 27 % du chiffre d'affaires à
176,4 M€ (dont seulement 6,7 % à périmètre comparable).
Trois acquisitions majeures ont en effet été finalisées en cours
d'année : celle de participations de 50 % dans la
société de formulation pharmaceutique E-Pharma qui possède des
usines à Gannat et Bessay (Allier) et dont le management
conserve provisoirement 50 % du capital, et dans la société
finlandaise Leiras (le groupe allemand Schering restant
propriétaire de 50 % des parts), spécialisée en chimie fine
pharmaceutique. Dans un cas comme dans l'autre, un programme de
rachat d'actions devrait aboutir avant 2005 à une prise de contrôle
total de ces deux entreprises à des conditions prédéfinies. Il faut
y ajouter le rachat de l'usine d'Aramon de la société Expansia
au groupe pharmaceutique Ipsen-Beaufour, " l'une des
plus belles usines européennes de chimie fine pharmaceutique et qui
était sous utilisée " précise J.-P. Stéphan. Acquise alors
qu'elle n'était pas formellement à vendre, Expansia a apporté des
capacités disponibles permettant de donner un coup d'accélérateur
significatif au développement de la chimie fine pharmaceutique de
PCAS. Son passage d'un fonctionnement en 2x8 à 3x8, puis à 5x8
devrait ainsi permettre de gagner plus de 50 % en capacité de
production. Suite à ces acquisitions, qui ont coûté en 2001 environ
43 M€,
la pharmacie représentera cette année environ 60 % (dont
13 % en galénique) des ventes totales du groupe qui devrait se
situer dans la zone des 220 à 230 M€ (contre seulement
38 % sur un total de 138,6 M€ en 2000 et
93 M€,
soit 53 % en 2001). Une évolution logique, car la chimie fine
pharmaceutique représente une part prépondérante (environ les deux
tiers) de la chimie fine et bénéficie d'un potentiel de croissance
important, mais qui ne remet pas en cause, pour autant, les autres
activités de chimie fine du groupe. Elle bénéficie de plus d'une
remarquable résistance aux cycles et aux crises de toute nature,
comme l'ont montré les niveaux d'activité restés très élevés de
cette industrie aux USA même après les attentats du
11 septembre.
Il n'en a pas été de même dans une autre activité de haute
technologie de PCAS, les produits photochimiques pour
l'électronique, spécialité de la filiale canadienne St-Jean
Photochimie qui a souffert d'un arrêt quasi total des commandes
durant les quatre derniers mois de 2001. Elle a vu ses ventes
baisser de 20 % l'an dernier à 21,8 M€ et de perdu
0,6 M€ (contre 1,7 M€ de bénéfice en 2000). En
dépit de son caractère cyclique lié au marché fluctuant de
l'électronique cette activité demeure stratégique pour PCAS, en
raison de son dynamisme et du niveau technologique très élevé de
ses débouchés. Il n'en demeure pas moins qu'en raison des effets
cumulés des minoritaires et des pertes de St-Jean Photochimie, le
résultat net part du groupe n'a pas dépassé 6,6 M€ (contre
8 M€ en
2000).
Les matières premières pour parfumerie et cosmétiques (CA
2001 : 24,4 M€,
+13,5 %) restent aussi une activité stratégique
essentielle pour PCAS qui fournit tous les grands acteurs (sociétés
de compositions aromatiques, marques, groupes cosmétiques,
lessiviers) de ces professions. C'est un marché qui se complexifie
rapidement et s'aligne de plus en plus sur les standards
pharmaceutiques. La croissance attendue y est donc très forte.
Comme les acteurs de l'industrie cosmétique devraient faire le même
raisonnement que ceux de la pharmacie et sous-traiter une part
croissante de leur production, le potentiel de développement pour
un spécialiste de la chimie fine comme PCAS y est particulièrement
intéressant. Encore faut-il trouver des sociétés à acheter, ce qui
n'est pas évident.
Les autres activités de PCAS se répartissent entre la chimie
minérale fine (CA 2001 : 14,2 M€, - 17 %) qui a
également souffert de la crise de l'électronique, les
spécialités chimiques industrielles (CA : 16,5 M€, +10,7 %) et
les services analytiques (CA : 6,7 M€, +3 %), qui
devraient enfin décoller cette année.
Fort de ces succès, et si l'on excepte l'acquisition par
E-Pharma en début d'année de la société bordelaise Créapharm
(CA : 4,5 M€)
spécialisée dans la fabrication et la gestion des lots
cliniques, le groupe PCAS devrait marquer une pause dans ses
acquisitions en tout cas jusqu'à la fin de l'été. D'autant que
celles de 2001 ont tout de même accru l'endettement du groupe qui
est passé de 43,3 M€ (106 % des capitaux propres) à fin 2000 à
86,5 M€ (150 %) à fin 2001. Mais, si l'on tient compte des
15 M€ de
"quasi capitaux propres" remboursables après extinction de la dette
bancaire, prêtés par la société mère Dynaction le gearing
retombe à moins de 100 % à fin 2001. Il n'en demeure pas moins
qu'une éventuelle acquisition importante devra être financée. Et
toutes les options restent ouvertes, la fusion avec la maison mère
Dynaction (qui détient 68 % de PCAS) est l'une
d'entre-elles. " Mais, " prévient J.-P.
Stéphan, " dans ce cas le flottant de PCAS serait beaucoup
plus important et nous deviendrions
opéables ".
Optimiste pour l'exercice en cours, après un premier trimestre
marqué par une progression du chiffre d'affaires de 39,8 % à
55,5 M€,
J.-P. Stéphan estime que la croissance du chiffre
d'affaires et des résultats " pourrait être à la fin de
2002 la plus forte que le groupe ait connu ces dernières
années ". D.S.
Chimie fine/Forte croissance pour PCAS en 2001, malgré la crise de l'électronique
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