L'Américain Cambrex a l'intention de développer ses capacités dans les principes hautement actifs (HPAPI, cytotoxiques), avec la construction sur son site de Charles City (Iowa) d'un centre de développement dédié à cette niche.
Ce centre devrait occuper
une surface d'environ 1000 m2 comprenant cinq ateliers de
développement et de synthèse de ce type de composés à l'échelle du
kilo-lab. Il hébergera par ailleurs des espaces dédiés au
développement analytique et au contrôle qualité. « Le marché des
principes hautement actifs est d'une importance stratégique pour
nous », a indiqué Steven M. Klosk, directeur opérationnel de
Cambrex, « cela nous permettra de maintenir notre position de
leader dans ce domaine, dans lequel nous sommes présents depuis
1998 ».
Le nouveau centre de
Charles City devrait être opérationnel en début d'année prochaine,
et emploiera environ 40 chercheurs et ingénieurs. Il viendra
compléter les autres actifs déjà développés par le groupe sur le
site. À savoir plusieurs ateliers kilo-labs, une unité de
micronisation, et une unité de synthèse commerciale disposant de
réacteurs de 1100 litres. Le groupe détient également des capacités
HPAPI sur son site de North Brunswick (New Jersey). L'unité dispose
d'une capacité réactionnelle pouvant aller jusqu'à 150 litres.
D'autres services devraient bénéficier des installations, comme la
production de polymères thérapeutiques (films buccaux), de
substances contrôlées (stupéfiants) et le masquage de goût des
principes actifs.
Les cytotoxiques sont une
niche sur laquelle les investissements de la chimie fine se sont
succédés ces derniers mois. L'an dernier, Helsinn (CPH n°351),
Ampac Fine Chemicals (CPH n°337) et Ferro Pfanstiehl Laboratories
(CPH n°331) ont ainsi lancé différents projets dans ce secteur. De
son côté, Aptuit est entré sur cette niche avec le rachat en
octpbre de la division Synthèse à façon d'Eagle-Picher (CPH
n°354).
Nouvelles unités de
synthèse à façon en Suède
Dans le même temps, le
groupe a annoncé un autre projet d'investissement, sur un autre
site, celui de Karlskoga en Suède. Cambrex vient ainsi de lancer
les travaux d'ingénierie détaillée pour y ériger de nouvelles
capacités de synthèse de petites molécules. Les travaux devraient
être lancés en juillet prochain pour une finalisation fin 2009. Les
nouvelles installations suédoises seront de taille moyenne, afin de
compléter les unités existantes de production à grande et à petite
échelle. « Avec un pipeline de projets de développement important,
nous utiliserons ces unités pour soutenir la production des
molécules en phase tardive des essais cliniques ou en lancement
commercial », a précisé le patron de la société. Selon Cambrex, le
site de Karlskoga produit actuellement une vingtaine de molécules
commercialisées et a finalisé plus de trente projets de synthèse de
lots cliniques l'an dernier.
Cambrex commence ainsi
2007 sur les chapeaux de roues, après avoir cédé deux de ses
divisions spécialisées dans la bioproduction à Lonza, en octobre
dernier (CPH n°357). Recentré sur la synthèse chimique, avec quatre
sites de production, la société devrait ainsi afficher pour 2006 un
chiffre d'affaires d'environ 235 M$ (179 M€) – contre un périmètre
de 452 M$ (344 M€) auparavant – pour un Ebit de 47 à 53 M$ (35,8 à
40,4 M€). Il est désormais organisé en deux divisions, Pharma
(molécules innovantes, 61 %) et génériques (39 %). Le groupe serait
d'ailleurs en quête d'acquisitions, notamment de technologies
supplémentaires.
C.M.