Deux ans après sa création, le laboratoire nantais de recherche en chimie fine AtlanChim vient d'ouvrir sa première filiale au Japon. Installée pour deux mois dans les locaux du Jetro (organisation japonaise du commerce extérieur), la nouvelle entité est née de la rencontre entre le président d'Atlanchim, Pascal Lefeuvre, et Francis Cinget, un docteur en chimie expatrié au Japon depuis treize ans, qui souhaitait créer un pont scientifique entre les deux pays.
C'est d'ailleurs ce
dernier qui sera le directeur d'AtlanChim Japon. Passée cette
première phase, la filiale s'installera au sein du centre
d'affaires Servocorp d'Osaka.
AtlanChim offre ses
services aux sociétés pharmaceutiques et cosmétiques, suivant trois
axes: la collaboration de recherche (études bibliographiques,
élaboration et optimisation de plans de synthèse, conseil), la
synthèse à façon multi-étapes de molécules complexes en quantité
allant du milligramme à plusieurs dizaines de grammes, et enfin le
marquage à froid de molécules organiques (avec des isotopes du
carbone 13, du deutérium, et de l'azote 15). Avec un portefeuille
technologique qui englobe la synthèse chirale de composés
hétérocycliques azotés, soufrés et séléniés, les acides aminés, les
acides nucléiques, les stéroïdes ou encore les
alcaloïdes.
AtlanChim a déjà connu une
très forte croissance l'an dernier avec un chiffre d'affaires qui a
doublé à 600 K h en 2005, fort d'une centaine de contrats signés
depuis sa création. Son implantation au Japon devrait encore
soutenir son développement, puisque certains laboratoires
pharmaceutiques de l'archipel ont déjà manifesté leur intérêt pour
un futur partenariat avec AtlanChim Japon, qui servira également de
base pour le reste du marché asiatique. Le développement de la
société à l'international, qui représente actuellement environ 20 %
de son chiffre d'affaires, ne s'arrêtera pas là. « La prochaine étape sera le Royaume-Uni »
, indique Pascal Lefeuvre, « nous y négocions actuellement un accord avec un
représentant exclusif, tout en conservant le pilotage de la
production à partir de la France ». Et
ensuite, ce sera le tour des États-Unis, là aussi avec une approche
un peu différente. « Pour ce marché
très important, nous envisageons de former en 2007 une société
commune avec un acteur local présent sur le même marché que nous,
mais avec des compétences complémentaires », précise le dirigeant, ajoutant que « des contacts ont déjà été pris ».
Atlanchim veut tripler ses
capacités de production
Afin de pouvoir
accompagner sa croissance et de maintenir sa réactivité – son délai
moyen de livraison est actuellement de cinq semaines et demi –
AtlanChim est sur le point d'investir dans de nouvelles
installations de production. Avec pour objectif de mettre sur pied,
d'ici à l'été, une unité de 500 m 2 comprenant
douze sorbonnes (dont deux sorbonnes basses pour produire à
l'échelle du kilolab). La société verrait ainsi ses capacités
doublées dans un premier temps, puis triplées, « en jouant sur le planning d'organisation de la
production », souligne Pascal Lefeuvre.
Toutefois, ce projet se heurte à un obstacle de taille: «
Nous avons énormément de difficultés à trouver
un espace disponible sur Nantes, malgré le soutien de Loire Océan
Développement », s'indigne le patron de
la jeune entreprise, qui ne manque pas de souligner qu'en
Angleterre ou au Canada « une solution
aurait déjà été trouvée depuis longtemps ».
Un blocage difficilement
compréhensible, alors que Pascal Lefeuvre veut continuer à
concentrer la production de son entreprise dans l'agglomération,
malgré des sollicitations répétées des régions parisienne et
lyonnaise. D'autant que « nous sommes
en recrutement permanent » souligne
l'entrepreneur, avec pour objectif de de porter les effectifs de
son entreprise à 25 personnes en fin d'année, puis à 50 en 2008,
contre 18 actuellement. Selon ses prévisions, le chiffre d'affaires
d'AtlanChim devrait en effet atteindre 900 K h fin 2006, puis 3
M h fin
2008. Au-delà de la pharmacie et de la cosmétique, qui représentent
respectivement
80 et 20 % de son activité, AtlanChim veut parallèlement développer sa présence dans le secteur de l'agrochimie, ainsi qu'auprès des entreprises de bio- technologies
80 et 20 % de son activité, AtlanChim veut parallèlement développer sa présence dans le secteur de l'agrochimie, ainsi qu'auprès des entreprises de bio- technologies