La société clermontoise spécialisée dans le conseil en valorisation et en stratégie d'in-licensing tombe dans le giron de la start-up américaine.
La start-up américaine
Quantum Genomics Corp (QGC) s'offre Eurobiobiz, une société de
conseil clermontoise spécialisée dans la création et le
développement de sociétés de biotechnologies en Europe. Le montant
de l'opération n'a pas été divulgué. Quantum Genomics, dont le
modèle d'activité est axé sur le développement de médicaments dans
le traitement les maladies cardiométaboliques, va en effet
bénéficier de synergies: « L'expérience d'Eurobiobiz dans les
domaines du licensing-in mais aussi du licensing-out, ainsi que
dans la formation de scientifiques au niveau européen, constitue un
vrai atout pour QGC et va nous permettre d'accélérer le
développement de molécules d'intérêt depuis la paillasse jusqu'aux
phases cliniques avancées », souligne Lionel Ségard, p-dg de QGC.
D'autant plus que cette société souhaite co-développer certains de
ses produits en partenariat avec les équipes de recherche
académique et mettre en place des contrats de licence pour couvrir
tous les domaines de la recherche. « Par le biais de cette
acquisition, QGC renforce ses activités de business development et
de détection de molécules d'intérêt, notamment pour l'Europe de
l'Est, dont les ressources scientifiques sont sous-exploitées »,
souligne-t-il. Pour Michel Lepers, le fondateur d'Eurobiobiz, « ce
montage est “gagnant gagnant”. Nous renforçons nos capacités tandis
que QGC bénéficie de réseau de consultants indépendants dans le
monde entier, de bases de données et d'outils informatiques de
recherche. De plus nous fonctionnons en autofinancement
».
Eurobiobiz reste une
entité indépendante
Ainsi la société
clermontoise va devenir une filiale intégrée à GGC tout en
conservant son identité et son activité de conseil pour d'autres
structures que sa nouvelle maison-mère. « L'important c'est notre
reconnaissance. Je partage la même philosophie que Lionel Ségard,
que je connais depuis 18 ans. Eurobiobiz a participé au lancement
de QGC en 2005 et collabore avec nous depuis près d'un an »,
explique M. Lepers. Le fondateur d'Eurobiobiz a travaillé pour de
nombreuses sociétés: Beecham, Astra, Searle, Glaxo et Amersham,
participé à la création de 8 start-up. Il est membre de directoire
de plusieurs sociétés de biotechnologies. Après le rachat
d'Eurobiobiz, M. Lepers restera le dirigeant actif de l'entreprise.
Depuis sa création en 1999, la société a formé plus de 600
scientifiques à travers l'Europe et a participé à la création ou à
certaines étapes du développement de plus de 40 sociétés de
biotechnologies.
L'une des activités clés
d'Eurobiobiz est de favoriser la création d'entreprises par la
formation de scientifiques au management et aux stratégies de
financement lors de séminaires baptisés “Biobiz Workshops” et
“BioBootCamp”. « Au départ, ces séminaires étaient commandés par
l'Union européenne. Aujourd'hui, nous avons des demandes provenant
des pays nouveaux membres de l'Europe centrale et de l'Est, comme
la Hongrie, la Roumanie ou la République tchèque et des pays
candidats à l'Union, détaille M. Lepers. Si les travaux
académiques sont les plus aboutis, on compte de nouvelles start-up
et quelques sociétés de biotechnologies plus matures, comme la
hongroise Solvo ». Ces anciens pays communistes disposent d'un
important potentiel de recherche et de valorisation. L'émergence
des biotechnologies a débuté dans cette région, dynamisée par
l'apport de contrats européens et par le retour des chercheurs
partis travailler à l'étranger.
La deuxième activité de la
société est de créer des partenariats entre les sociétés et les
institutionnels en amont ou en aval de projets de recherche. « Nous
réalisons des études de faisabilité économique et technique de
projets, des études de marché, une veille concurrentielle… »,
détaille Lepers. Enfin, Eurobiobiz accompagne les incubateurs et
les “tech transfert office” dans le développement de jeunes
sociétés. « Il n'est pas question d'entrer en concurrence avec ces
structures, mais d'apporter des services complémentaires aux leurs,
aussi bien d'un point de vue financier que scientifique », a-t-il
précisé.
C.G.