Plus de quatre ans que le Leem suit de près les évolutions
dans le secteur et qu'il fait le même constat :
Plus de quatre ans que le Leem suit de près les évolutions dans le
secteur et qu'il fait le même constat : la bioproduction est
un enjeu dans la compétition mondiale du médicament mais la France
reste à la traîne. L'horizon à court terme est sombre. Aucun
investissement n'est prévu sur le territoire d'ici à 2011 ! Le
virage est encore possible, la balle est dans le camp des
politiques et des industriels. La 2e édition du Symposium
international sur la bioproduction, sur le thème “Productivité et
excellence opérationnelle en bioproduction”, qui s'est tenu le
6 octobre au Génocentre d'Evry a été l'occasion de présenter
l'état des lieux et des recommandations pour l'attractivité de la
France. Une étude commandée par le Leem et le Genopole. C'était
prévisible : entre 2008 et 2011, les capacités de
bioproduction dans le monde augmenteront de 25 %. La capacité
totale mondiale passera 3 à 4 millions de litres, ce qui
correspond à un investissement de 10 milliards d'euros. Une
tendance qui suit la R&D et la commercialisation des
bioproduits. La part des biomédicaments dans l'industrie
pharmaceutique passera de 10 % à plus de 15 % entre 2007
et 2012. Un total de 104 nouveaux biomédicaments devraient être
commercialisés d'ici 2012. Parler d'un marché en croissance devrait
réjouir. En effet, mais pas les producteurs français. La bonne
nouvelle intéresse essentiellement les États-Unis et l'Europe du
Nord (Pays-Bas, Irlande, Royaume-Uni et Danemark) qui concentrent
la plupart des unités de production de lots commerciaux. Les
nouvelles implantations en la matière en Europe se concentrent en
Irlande qui accueillera quatre unités (Eli Lilly, 2008; Centocor en
2011 ; Merck en 2011 et Amgen). Pfizer installe son usine en
Suède, Biogen au Danemark et enfin, Eli Lilly investit aussi en
Italie en 2009.
7 projets européens de
création d'ici 2011
Qu'est-ce qui coince en France ? L'étude souligne que
l'attractivité du pays est sous-estimée par les décideurs.
« Pour favoriser l'implantation d'unités de production de lots
commerciaux, la France devra garder sur son territoire les
molécules, de la recherche à la production commerciale »,
souligne Christian Lajoux. Les unités de production commerciale
s'implantent plus volontiers dans les pays qui possèdent une
filière R&D puissante en biotechnologie et une production de
lots cliniques développée, permettant d'aller du lot préclinique au
lot clinique de phase III. Ces implantations ne sont pas
hasardeuses : politiques fiscale et sociale du pays d'accueil,
formation et expérience professionnelle ainsi qu'un environnement
technique et scientifique ont été identifiés comme critères clés
pour attirer les investissements.
Le pays compte seulement trois sites GMP en France en production à
façon, correspondant à une capacité totale en culture de cellules
en bioréacteur de 500 litres. Il est ainsi impossible de
sous-traiter sur un même site du lot préclinique jusqu'au lot de
phase III. Du coup, beaucoup de sociétés préfèrent produire
d'emblée dans un autre pays européen. Comment y remédier et attirer
les investissements nécessaires à la création d'unités de
production ? Les commanditaires de l'étude ont présenté quatre
axes de propositions pour accroître l'attractivité de la France :
sécuriser la production des lots cliniques, favoriser la création
d'un ou plusieurs nouveaux établissements de production de lots
commerciaux, soutenir un projet national de partenariat
public/privé pour la recherche sur les bioprocédés et développer la
formation et les compétences spécifiques à la bioproduction. Le
président du Leem a même pointé du doigt un risque de voir le pays
perdre en partie son indépendance sanitaire, sa capacité à
anticiper les évolutions épidémiologiques nationales et sa place
dans le “club” très envié des grands pays leaders en matière
desanté.
N.T.
Votre titre ici
? Investissements prévus entre 2009 et 2012
en
bioproduction (construction ou extension) :
Amérique du Nord : 3,8 Mrds d'euros
Europe : 3 Mrds d'euros
Asie : 3,2 Mrds d'euros (forte dynamique de
croissance)
? Situation française :
Seulement 3 sites GMP en France en production à
façon
Capacité totale en culture de cellules en
bioréacteur
: 500 litres
Protein'Expert (Lots cliniques phases I/II
protéines
recombinantes)
Mabgène (Lots cliniques phases I/II,
anticorps
monoclonaux)
Vivalis (Lots cliniques phases I/II, vaccins
viraux et
protéines thérapeutiques)