Novartis veut y construire une unité de taille commerciale pour la synthèse de ses biomolécules.
L'intérêt des laboratoires
pharmaceutiques pour Singapour ne se dément pas. Novartis, à
l'occasion de l'inauguration d'une usine de formes solides de 180
millions de dollars (124 M€), a rendue publique son intention d'y
construire une autre usine, dédiée à la synthèse de biomolécules.
Un projet que le laboratoire suisse a estimé à environ 700 M$ (485
M€) et qui devrait être en état de marche fin 2012. C'est le plus
gros investissement jamais réalisé par Novartis dans la production,
indique le groupe, qui devait créer plus de 300 emplois à cette
occasion. Faisant appel à la culture de cellules de mammifères,
l'usine disposera à la fois de capacités cliniques et commerciales,
alors que son pipeline compte 25 % de biomolécules. Sans citer les
noms des médicaments qui seront fabriqués dans les nouvelles
installations, Novartis indique qu'elles produiront principalement
des anticorps thérapeutiques, avec pour indications cibles la
polyarthrite rhumatoïde, l'oncologie, l'asthme et enfin les lésions
de la moelle osseuse. Novartis est déjà un ancien « locataire » de
Singapour. Il y détient un centre de recherche spécialisé dans les
maladies tropicales, ainsi que le siège de ses activités dans la
région Asie-Pacifique. Quant à la nouvelle usine de formes solides,
elle devrait être pleinement opérationnelle en 2009 et emploiera
160 personnes. Elle produira, pour le compte des marchés asiatiques
et américains, des médicaments comme Diovan (valsartan) et le plus
récent Tekturna (aliskiren). Deux traitements de
l'hypertension.
Singapour, la «
place-to-be » de la bioproduction asiatique
Singapour est devenue en
quelques années la plaque tournante de la bioproduction en Asie.
L'État a attiré en moins de deux ans quatre grands projets dans le
domaine, représentant un investissement total de plus d'un milliard
de dollars (voir tableau). Le comité de développement économique
local estime que la production de médicament dans l'île a atteint
14,8 Mrds $ (10,2 Mrds €) l'an dernier, en progression de 30 % sur
un an. Un succès qui s'explique évidemment par les incitations
fiscales que le gouvernement offre, mais aussi par une main-d'œuvre
très qualifiée sur place, issue des universités locales, mais aussi
des centres de formations dans lesquels l'État a fortement investi
ces dernières années. Ce sont ainsi 3500 universitaires et 3000
techniciens spécialisés dans les sciences de la vie qui sont formés
chaque année, de source officielle.
C.M.