AstraZeneca a enregistré de très bons résultats en 2006 avec un bénéfice net qui a bondi de 28,3 % à près de 6 Mrds $ (4,6 Mrds €), et un chiffre d'affaires lui aussi en croissance à deux chiffres, à 26,5 Mrds $ (20,3 Mrds €, +10,5 %).
Le chiffre d'affaires a
été soutenu par les blockbusters Arimidex (cancer), Crestor
(coeur), Nexium (gastro-entérites), Seroquel (schizophrénie) et
Symbicort (asthme) qui totalisent à eux seuls près de 13,3 Mrds $
(10,2 Mrds €) de ventes. Malgré ces résultats conformes aux
prévisions, le n°3 mondial va licencier 3000 personnes dans
les trois prochaines années, sur un total de 65000 employés. En
France, Les Échos ont annoncé la vente de l'une des trois usines du
groupe au groupe suédois Recip, qui s'engage à conserver les 230
emplois sur ce site de Monts, en Indre-et-Loire. Reste à
AstraZeneca, qui emploie près de 2700 personnes en France, deux
usines dans l'Hexagone, situées à Reims et Dunkerque, qui risquent
d'être elles aussi touchées par le plan de licenciement même si
celle de Dunkerque est jugée stratégique par le groupe grâce à ses
aérosols doseurs. Ce plan social, qui va coûter 500 M$, a eu un
franc succès sur les marchés financiers, de même que l'annonce d'un
rachat d'actions plus élevé qu'espéré et d'une hausse des
dividendes. « Les hausses de dividendes, les rachats d'actions et
les licenciements sont les amis de l'actionnaire », a lancé à l'AFP
un analyste du secteur sous couvert d'anonymat. Du côté des
employés, en revanche, l'inquiétude règne. Le groupe justifie cette
décision par la “menace” de l'expiration de brevets et les
politiques de santé gouvernementales restrictives. Il déplore
notamment par la perte du brevet sur son anti-cholestérol Toprol à
partir de 2008, qui va engendrer un manque à gagner de près de 1,5
Mrd $ (1,15 Mrd €). Il vient aussi de perdre le brevet européen sur
l'anti-ulcéreux Nexium, qui est menacé aux États-Unis aujourd'hui.
Le groupe a aussi arrêté les développements de son médicament
contre l'artériosclérose, de l'anti-cancéreux Iressa, de
l'anti-coagulant Exanta, de l'antidiabétique Galida, et d'un
produit traitant les effets secondaires de l'attaque cérébrale
ischémique. Autre point noir, la faiblesse du pipeline du groupe,
qui devient « la priorité n°1 du groupe », selon le directeur
financier d'AstraZeneca, Jonathan Symonds. Le directeur du
développement John Patterson a lui-même reconnu que 5 médicaments
candidats en phase III d'essais cliniques n'étaient pas suffisants,
malgré les 120 projets de recherche en cours. L'objectif est
d'augmenter de 25 % le nombre de médicaments candidats en
développement d'ici à 2010, a précisé David Brennan.
Acquisitions et accords de
licence en vue
Le groupe a précisé qu'il
comptait racheter des petites sociétés innovantes avancées en
génomique et excluait l'acquisition d'un groupe pharmaceutique. Il
vient d'investir 150 M$ dans Arrow Therapeutics. Cette société
développe un vaccin contre le virus respiratoire syncytial en phase
II, ainsi que deux autres composés contre l'hépatite C, en phase I.
AstraZeneca va aussi multiplier les accords de licence. Et ne perd
pas de temps pour mettre son plan en action: il vient de signer un
accord de licence avec Palatin Technologies portant sur le
développement de molécules ciblant les récepteurs de la
mélanocortine dans le traitement de l'obésité. Le montant du
partenariat s'élève à 10 M$ (7,6 M€) et pourra atteindre jusqu'à
300 M$ (230 M€). Un paiement supplémentaire de 180 M$ (138 Mv) sera
versé à Palatin en cas d'AMM. AstraZeneca a aussi conclu un accord
outre-Manche avec Argenta Discovery, la maladie pulmonaire
obstructive chronique (MPOC). Le montant de ce contrat s'élèverait
à 21 M$ et pourrait atteindre 500 M$. Depuis peu, AstraZeneca s'est
encore associé à BMS dans le diabète. Le montant du contrat pourra
atteindre 1,35 Mrds $. Dans les biotechnologies, il est déjà
associé à Kudos dans la schizophrénie et Alzheimer.